dimanche 29 mars 2015

La vie de "Néné LU" (1839-1924) ... 1ère partie ...

Qui était Néné LU ?

Tout d'abord, le terme néné signifie mémé en patois dans le marais poitevin. 
Alors qui est cette aïeule que l'on surnommée Néné LU à la fin de sa vie au début des années 1920 ?

Le nom LU vient du diminutif en patois du patronyme JOURNOLLEAU = JOURNOLLU.

Néné LU était donc ma sosa n° 61 à la 6ème génération : JOURNOLLEAU Marie, l'arrière grand mère de ma grand mère maternelle POUVREAU Louise ...  

Cette appellation de Néné LU m'a été transmise par ma grand'tante RENAUD Suzanne (ma "marraine" généalogique) au début de mes recherches, lors de mes séjours généalogiques chez elle et son mari, BOUCHET Armand mon grand oncle maternel, à la Garenne de Ste Christine (85).

Vue Google Street View, l'allée qui mène à la maison de mes grand'oncle et tante à la Garenne, c'est cette même allée qui mène à la maison où Néné Lu vivait à la fin de sa vie ...
En effet, ma grand tante a connu dans son enfance au début des années 1920 (elle était née en 1915) dans ledit village de la Garenne, cette vieille voisine, apparentée par son second époux, que l'on surnommée donc Néné LU. D'ailleurs, cette vieille aïeule n'avait plus "toute sa tête" à la fin de sa vie ... Quelques années plus tard, en 1950, Suzanne deviendra la belle soeur de l'arrière petite fille de Néné LU, ma grand mère Louise ...

Maintenant, voici en quelques paragraphes la première partie de la biographie de Néné LU :

JOURNOLLEAU Marie

Née le 25 mai 1839 dans le bourg de Ste Christine, dans la marais poitevin. Son grand père maternel, GUILLOT Louis 58 ans et son oncle GUILLOT François 21 ans, meuniers du moulin de la commune, déclarent la naissance à la mairie.

Extrait du cadastre de Ste Christine datant de 1835
Fille de Pierre (1797), domestique puis journalier, et de GUILLOT Françoise (1812), servante, journalière, mariés depuis le 26 juin 1833.
A sa naissance, ses père et mère étaient âgés de 42 ans et 26 ans. 
Deuxième enfant de Pierre et Françoise, en effet avant Marie, le couple avait eu une petite Françoise en juin 1834 mais qui meurt en novembre 1837. 

Quelques années avant sa naissance, de grands travaux furent réalisés dans le lieu de vie de la famille, un bras de l'Autise fut canalisé pour créer le canal de la vieille Autise qui fut mis en service en 1833. Long de 10 kilomètres, il permet de relier la cité de Courdault, à la Sèvre Niortaise à La Barbée sur la commune de Damvix, via St Sigismond. 

Port de St Sigismond sur le canal de la vieille Autise
La vie de Marie va se dérouler près de ce canal.

Dans la prime enfance de Marie, ses grands parents paternels Pierre (né en 1763) et BOEUF Marie (née vers 1762) se font construire une petite maison dans le nouveau village du fief du bois du Breuil créé près du canal sur la commune de Ste Christine. Malheureusement avant la fin de la construction sa grand mère meurt en mai 1843. La maison finit, la famille avec le grand père s'y installe quelques temps avant le décès de ce dernier en janvier 1844. Pierre, le père de Marie, ayant financé la construction, hérite de cette maison, ainsi que la petite vigne attenante. 
Le village change de nom l'année suivante et devient la Garenne.

Extrait du cadastre de Ste Christine datant de 1835

Marie devient la grande sœur de Pierre en février 1847, puis quelques années plus tard de Clémentine en février 1853. Dans cette même période, Marie assiste à Ste Christine au mariage de ses oncles maternels, François, Jacques et André.

Marie est devenue adolescente, elle est placée comme servante. On la retrouve lors du recensement de population de 1856, chez la veuve BERTON, SOULISSE Louise au Prieuré près du bourg de Ste Christine, le Prieuré compte pas moins de 10 domestiques ou servantes (beaucoup natifs de la Garenne dont ses futures belles sœurs FLEURET).

Entrée du Prieuré au début du 20ème siècle
Les grands parents maternels de Marie, Louis (né en 1781) et POUSSON Marie (née en 1790), devenus âgés ont quittés le moulin de Ste Christine (qui sera détruit vers 1867) et se sont installés chez leur fils François au moulin dit Guérinet sur la commune de St Georges de Rex (79) où ils meurent respectivement en 1858 et 1860.

Marie est maintenant une jeune fille, et sans doute grâce à sa tante maternelle, GUILLOT Marie (décédée en mai 1861) épouse de CHABOT François charpentier de son état, qui vit sur la commune de Coulon (79), elle trouve une place de servante sur ladite commune. Là, à la métairie de Mantais, Marie rencontre un jeune domestique MARTIN Louis Alexandre usuellement prénommé Alexandre. Ce dernier vient d'être exempté de service militaire car son frère aîné Auguste y est. 

Marie, âgée de 23 ans et Alexandre, âgé de 21 ans se marient le 20 octobre 1862 en la mairie de la commune de Coulon. Sont présents les parents de Marie, ainsi que le père d'Alexandre, Abraham journalier de 53 ans de Niort (79). Sa mère, RIBRAULT Marie est décédée lors qu'il n'était qu'un enfant en 1847. Aucun membre des familles comme témoin, Alexandre et Marie ont choisi des amis. Alexandre signe l'acte, Marie déclare ne le savoir faire.


Le jeune couple s'installe dans le bourg de St Sigismond à environ 1 kilomètre de la Garenne en longeant le canal de la vieille Autise le long du chemin de hallage. Alexandre est journalier.

C'est là, que le premier enfant de Marie et d'Alexandre voit le jour le 17 février 1865, Jules Auguste Alexandre, l'enfant sera usuellement prénommé Alexandre comme son père. (il est mon sosa n° 30 à la 5ème génération).

Signature d'Alexandre père
Le dernier jour de cette dite année 1865, le père de Marie, Pierre, meurt dans sa maison à la Garenne à l'âge de 68 ans à 11 heures du matin.

Recensement de Population de St Sigismond, le bourg, 1866

En 1868, Pierre, le petit frère de Marie, entre au service militaire comme Garde Mobile au 35ème Régiment de marche mobile (Armée de Paris).

Après quelques années de mariage, en décembre de ladite année 1868, le couple réussi à acheter un terrain de 6 ares environ, près du chemin de hallage à la limite des communes de St Sigismond et de Ste Christine, sur des parcelles dites "les Bourgnons", à quelques centaines de mètres de la Garenne. Cet achat a été concrétisé par la vente de terres en août qu'Alexandre avait hérité de sa mère. La transaction avec GELLE Pierre est faite sous seing privé pour un montant de 150 francs payable à la St André de 1869, soit le 30 novembre.

Le 30 janvier 1870, Marie met au monde son deuxième fils, Joseph Aristide Cyprien, usuellement prénommé Aristide, dans le bourg de St Sigismond.
Peu de temps après, au cours de l'année 1870, Marie et Alexandre font construire une maison sur leur terrain, avec l'aide du maçon de St Sigismond, PERRIN Jean, et s'y installent. Ils deviennent cultivateurs, Marie est souvent dite ménagère.

Extrait Google Maps

En juillet 1870, la France entre en guerre contre la Prusse, Pierre, le frère de Marie y participe du 16 septembre au 7 mars 1871.

Nous sommes maintenant, en 1872, et le 3 mars, Marie accouche d'une petite fille, Joséphine Marie Louise, usuellement prénommée Marie.
Et, à la fin de ce même mois, le 31 mars, Abraham, le beau père de Marie meurt à l'hospice de Niort à l'âge de 63 ans.

Recensement de Population de St Sigismond, l'Autise, 1872
Puis en octobre de cette même année 1872, Alexandre assiste au mariage de son frère aîné, Auguste âgé de 32 ans, le 8 sur la commune de St Liguaire en périphérie de Niort et seulement 2 jours plus tard, son autre frère, prénommé Abraham comme son père, meurt à 25 ans dans la ville de Rennes où il était installé comme brossier après son service militaire.

Pierre, le frère de Marie, domestique après son retour de son service militaire, épouse une jeune servante de la commune de Ste Christine, PIGEAUD Alexandrine âgée de 21 ans, le 20 octobre 1873. Alexandre est le témoin de son beau frère.
Clémentine, la jeune soeur de Marie, maintenant domestique chez BERNARD Louis cultivateur sur le village d'Anjugé de la commune de Benet à quelques kilomètres de la Garenne. Là, elle y rencontre son futur époux GELOT Ferdinand domestique dans la même ferme ! Ferdinand épouse Clémentine le 18 janvier 1876, Alexandre est le premier témoin de l'épouse, son frère Pierre le deuxième.

Recensement de Population de St Sigismond, l'Autise, 1876
La mère de Marie, GUILLOT Françoise, âgée d'une soixantaine d'années, journalière et veuve depuis près de 10 ans maintenant, dont les enfants sont élevés, décide de reprendre une place de servante. Elle quitte sa maison de la Garenne, où vit maintenant sa fille Clémentine et son mari. Françoise est d'abord servante sur la commune deux-sévrienne d'Arçais puis au printemps 1876 dans la ferme de Gorge Bataille à Benet chez un propriétaire veuf depuis décembre 1874, CHARRIER François.
Un an plus tard, le 11 juillet 1877, Alexandre et Marie assiste au mariage de Françoise avec son patron. Françoise et François ont tous les deux 64 ans. Alexandre est le témoin de sa belle-mère.

A cette époque, en plus de la culture de la terre, Alexandre et son beau frère Pierre deviennent scieurs de long, en effet depuis une trentaine d'années la culture des peupliers se développe dans le marais et la première scierie mécanique est apparue au début de la décennie.

Carte postale d'illustration
Puis à l'automne, c'est la catastrophe pour Marie, Alexandre meurt chez lui sur le bord du canal de la vieille Autise à 19 heures le 7 octobre à l'âge de 36 ans. Le lendemain matin c'est Pierre qui déclare le décès de son beau frère à la mairie. Marie, âgée de 38 ans, se retrouve seule avec ses enfants, Alexandre 12 ans, Aristide 7 ans et Marie 5 ans. On peut supposer que son frère l'aide à affronter cette difficile période.

Acte de décès registre EC de St Sigismond
Le 3 avril 1878, Marie se rend à l'administration, au bureau de l'Enregistrement du canton à Maillezais, déclarer la succession de son défunt époux et les biens de la communauté :
biens immeubles : au Bourgnon de St Sigismond, une maison et quaireux sur un are.
biens mobiliers : deux lits estimés à 40 francs, une armoire estimée à 20 francs, une met estimée à 3 francs, 3 chaises estimées à 1 francs, 6 draps pour 9 francs et enfin linges et hardes à usage personnel des époux estimés à 6 francs.

A l'automne 1879, Françoise, la mère de Marie, autorisée et assistée de son second époux François CHARRIER, décident de faire le partage des biens de la Garenne entre ses enfants. Le 8 octobre, la famille se retrouve dans la maison de la Garenne pour la venue du notaire de Maillezais, Me GARNIER. Clémentine reçoit la maison familiale, soit le tiers nord de la parcelle, Pierre reçoit quant à lui, les deux tiers restant de la parcelle, et Marie est dédommagée par ses frère et sœur par une soulte de 366.66 francs au total. Par ce même acte, Pierre achète à sa sœur Clémentine la maison ...

Malgré cet héritage, les premières années du veuvage sont sans aucun doute très difficiles, Marie est de nouveau journalière et son fils aîné Alexandre quitte l'école pour devenir aussi journalier.

Recensement de Population de St Sigismond, l'Autise, 1881, avec le report d'Alexandre oublié !
Les saisons passent au rythme du marais ...

Marie a maintenant la quarantaine, elle est ménagère et elle épouse à l'âge de 45 ans, le 26 mai 1884 un veuf de la Garenne, FLEURET Jacques (né le 29 décembre 1833) cultivateur âgé de 50 ans. Marie connait Jacques depuis longtemps puisqu'ils ont grandit tous les deux à la Garenne et qu'il est le frère des anciennes collègues de Marie lorsqu'elle était servante au Prieuré, Henriette (future grand-mère de ma grand'tante RENAUD Suzanne) et Françoise. Ce dernier est veuf de GACHIGNARD Henriette depuis février 1882. (FLEURET Jacques est donc le grand oncle de RENAUD Suzanne).



Quelques jours avant son union, le 17 mai, Marie, avait fait faire par Me GARNIER, notaire à Maillezais, l'inventaire des biens meubles de sa maison pour protéger ses enfants mineurs issus de sa première union. Le totale de la prisée s'élève à près de 600 francs dont 200 francs de moutons. Cet inventaire a été fait en présence d'Auguste MARTIN, l'oncle et tuteur desdits enfants de Marie.

A peu près à cette même période, le fils aîné de Marie, Alexandre, domestique âgé de 19 ans a rencontré une jeune fille de la commune de Mervent au nord du marais à une petite trentaine de kilomètres, ROYER Eglantine âgée de 18 ans (dont je vous ai parlé lors de mon billet sur ma lignée cognatique), cette dernière tombe enceinte à l'été ! A la fin de l'hiver, le 2 mars 1885, Eglantine met au monde une petite Alexandrine (mon arrière grand mère sosa n° 15) chez une accoucheuse sur la commune de Vouvant. Alexandre reconnait l'enfant et le déclare à la mairie. Marie est donc devenue pour la première fois grand mère.
Quelques semaines plus tard, le 16 juillet 1885 Alexandre épouse Eglantine sur la commune natale de cette dernière, Mervent, Marie assiste au mariage.

Première partie de l'acte de mariage MARTIN-ROYER, EC de Mervent
C'est chez son beau père qu'Alexandre et sa petite famille s'installent sur le village de la Jamonière. Entre temps, Alexandre était allé au conseil de révision, on a appris qu'il était un jeune homme châtain d'1,72m et qu'il était apte au service.

Première partie de la fiche matricule du fils aîné de Marie
GUILLOT Françoise, la mère de Marie, s'est éteint cette même année 1885, le 28 novembre au matin, chez elle au village de Nessier de Benet à l'âge de 73 ans. (son second époux CHARRIER François meurt une dizaine d'années plus tard au même lieu le 9 février 1896 à 83 ans).

En 1886, Aristide, le second fils de Marie, est aussi domestique et ne vit plus avec sa mère, lors du recensement de population de ladite année.

Recensement de Population de Ste Christine, la Garenne, 1886
En fin d'année, le 1er décembre, Alexandre, l'aîné de Marie, est incorporé au 93ème Régiment d'Infanterie de la Roche sur Yon, chef lieu du département. Sa jeune épouse, Eglantine, est enceinte de son second enfant, elle vient s'installer, avec sa petite Alexandrine âgée d'une vingtaine de mois, chez Marie et Jacques à la Garenne pour finir sa grossesse. Et, le 6 janvier 1887, une petite Mélina vient au monde et c'est Jacques qui déclare la naissance à la mairie quelques heures seulement après la naissance. Marie est grand mère pour le seconde fois et sans doute elle est heureuse d'avoir chez elle ses deux petites filles, qui grandissent avec leur jeune tante Marie.

Marie a 50 ans le 25 mai 1889.

Au printemps 1890, Aristide, le second fils de Marie, passe au conseil de révision au chef lieu du canton, à Maillezais. On apprend qu'il mesure 1,69m et surtout qu'il est borgne de l'oeil gauche. Aristide est donc exempté à cause de son handicap.

registre de conscription de Fontenay le Comte, canton de Maillezais, classe 1890
Fin mars 1891, Alexandre, le fils de Marie, est enfin libéré du service militaire et rentre retrouver sa famille. Le couple s'installe avec leurs deux fillettes dans la maison du Bourgnon sur le bord du canal de la vieille Autise. Là, Alexandre reprend son activité agricole. Marie doit trouver sa maison bien vide mais les deux habitations ne sont distantes que de quelques centaines de mètres.
L'avant dernier jour de ce mois de mars, Marie perd sa tante maternelle GUILLOT Françoise qui meurt à la Garenne âgée de 68 ans et épouse en troisièmes noces depuis seulement 18 mois de GUENON Pierre. Cette dernière avait léguée à Marie par testaments, de juillet 1890 et du 21 mars, quelques jours avant son décès, sa garde robe et son linge d'une valeur totale de 175 francs en récompense des soins apportés, et la moitié indivise dans une pièce de marais de 75 ares.

Recensement de Population de Ste Christine, la Garenne, 1891
Quelques semaines plus tard, Clémentine, âgée de 38 ans, la jeune sœur de Marie, devient veuve. Son époux, GELOT Ferdinand est décédé le 28 juin le jour de ses 38 ans dans la ferme des Chênes sur la commune de Benet. Clémentine et ses 4 enfants âgés de 13 à 2 ans, peuvent compter sur l'aide des beaux parents de Clémentine, Louis et Jeanne, qui vivent près d'eux dans ladite ferme des Chênes.

C'est durant l'été 1891 que Marie apprend qu'elle va devenir grand mère pour la troisième fois. Sa belle fille Eglantine est en effet enceinte après le retour de son époux. Avant l'accouchement, comme de tradition dans le monde agricole à la St Michel (le 29 septembre), la famille prend une ferme dite le grand bois sur la commune de Benet, non loin de la ferme où vit la tante d'Alexandre, Clémentine. L'entrée dans les lieux fut organisée lors de la signature d'un bail en juin chez Me GIRAUD, où Marie et son époux sont cautions pour le jeune couple. C'est dans ladite ferme, qu'Eglantine met au monde son fils Jules Alexandre, usuellement prénommé Alexandre (comme son père et son grand père), le 27 janvier 1892 au matin. Marie accueille donc son premier petit fils.

A suivre ...



dimanche 22 mars 2015

Mes Aïeules Matrones

Toujours dans le généathème de mars de Sophie BOUDAREL : "à la découverte d'un métier", j'ai envie de vous parler de mes aïeules ayant exercé une activité très particulière : les matrones ou autrement dit les sages-femmes ...


Définitions :

  • Matrone : dès le moyen-âge, était une femme d'âge mûr qui aidait les femmes plus jeunes à accoucher.
  • Sage-femme : Celle dont la profession est de faire des accouchements.

Sous l'Ancien Régime, sage-femme est un métier, et plusieurs ordonnances royales, en particulier sous Louis XIV, exigent que toutes les communautés de village choisissent une sage-femme et décident de percevoir une contribution pour payer leurs gages comme pour les maîtres d'école. (source : Wikipédia)

Au cours de mes recherches, je suis souvent tombé sur des actes de baptême d'enfants suivant une cérémonie rapide célébrée à la maison, l'ondoiement. Cette cérémonie était faite par la sage-femme (ou matrone) car l'enfant nouveau-né était en danger de mort. Ce geste était très important car dans le dogme catholique, l’être vivant n'accédait au paradis qu'après avoir reçu le baptême. 

Bien sur, j'ai retrouvé plusieurs de mes ancêtres ayant étaient elle-même matrone. Actuellement, j'en recense 5 dans mon ascendance directe, elles exercèrent de la fin du XVIIe à la mi XVIIIè siècle :

  • MOINET Jeanne, sosa n° 3321 à la 12ème génération :
Née vers 1617.
Unie vers 1638 vers St Pierre le Vieux (85) avec GRELIER Jean (ca 1610 + avant 1680) journalier, dont 5 enfants connus nés jusqu'au milieu des années 1650.

Citation comme sage-femme :
le 2 avril 1680 à St Pierre le Vieux

la marraine de l'enfant, CAQUINEAU Mathurine n'est autre que la belle fille de Jeanne !
Jeanne meurt le 2 mai 1684 à St Pierre le Vieux à environ 67 ans. 

  • ROY Marie, sosa n° 3327 à la 12ème génération :
Née vers 1640.
Mariée le 20 février 1662 à Nieul sur l'Autise (85) à environ 22 ans, avec POUSSON Jacques (ca 1632+1695) vigneron, 6 enfants connus sont nés de cette union jusqu'en 1676. 

Citations comme sage-femme à Nieul sur l'Autise :
    le 25 octobre 1700 "la sage-femme POUSSON"
    le 18 avril 1707 de "la veuve POSSON (sic) sage-femme"


      Marie meurt après 1709 à Nieul sur l'Autise, dans une des lacunes de registre ...

      • MICHEAU Renée, sosa n° 5351 à la 13ème génération :
      Née le 14 janvier 1645 à St Hilaire de Riez (85), fille de René (ca 1615 + avant 1659), et de LAURENT Jeanne (ca 1620 + avant 1651). 
      Mariée le 24 février 1659 à St Hilaire de Riez à l'âge de 14 ans, avec NEAU Maurice (ca 1635+1719) meunier, 10 enfants connus sont nés de cette union jusqu'en 1688. (rare cas dans mon ascendance, Renée et Maurice cumulent plus de 60 années de mariage !)

      Citations comme sage-femme ou matrone à Croix de Vie (85) : 
      le 9 mai 1702, 
      le 13 février 1707 :

      Le père de l'enfant, NEAU Jacques est le neveu par alliance de Renée !
      ou encore le 13 juin 1716, d'ailleurs Renée et son époux seront les parrain et marraine de l'enfant naturel :


      Renée meurt le 5 juillet 1726 à Croix de Vie à l'âge de 81 ans.

      • POUVREAU Anne, sosa n° 1847 à la 11ème génération :
      Née le 30 décembre 1657 à Courdault (85), fille de Louis (ca 1630+1691), Charpentier, et de BENOIST Jeanne (ca 1628 +1683).
      Mariée le 28 novembre 1684 à Courdault à l'âge de 26 ans, avec GUILMOTEAU Jean (ca 1655+1719), 5 enfants connus sont nés de cette union jusqu'en 1692 à Nieul sur l'Autise. 

      Citation comme sage-femme :
      le 20 février 1723 à Nieul sur l'Autise :


      On peut penser qu'Anne pris la suite de ROY Marie, ci dessus, après son décès ...

      Anne meurt le 28 janvier 1726 à Nieul sur l'Autise à l'âge de 68 ans. 

      • GEAN Elisabeth, sosa n° 1735 à la 11ème génération : 
      Née le 22 octobre 1690 à Bouillé (85), fille posthume de Jean (ca 1650+1690), Laboureur, et de POUVREAU Marie (1662 +1708). (je vous ai déjà parlé d'Elisabeth comme ancêtre née posthume).
      Mariée le 27 novembre 1709 à Oulmes (85) à l'âge de 19 ans, avec BONIFET Gilles (1687 +1762), 7 enfants connus sont nés de cette union jusqu'en 1732. 

      Citation comme sage-femme :
      Sa situation de sage-femme est mentionnée sur son acte de sépulture :


      Je n'ai retrouvé aucun autre acte la mentionnant en tant que sage-femme.

      Elisabeth meurt le 17 janvier 1744 à Oulmes à l'âge de 53 ans. 


      Et vous, avez vous des matrones parmi vos aïeules ?


      samedi 14 mars 2015

      Mes ancêtres nés posthumes

      Sur mon site "Généalogie PONTOIZEAU-BOUCHET" je tiens à jour une page de "records généalogiques". Sur cette page, les "records" de mes ancêtres directs liés à leur âge à divers événements (mariage, naissance des enfants ou encore décès ... ) ou à leur nombre de mariages ou d'enfants ... 

      De cette liste, j'ai décidé aujourd'hui d'extraire une situation qui était malheureusement très courante autrefois, celle de naître après la disparition de son père. Dans cette situation, on dit que l'enfant est posthume ...


      De très nombreuses ancêtres ont été dans la situation d'être enceinte au décès de leur mari, mais seul 5 de mes ancêtres directs sont ces enfants posthumes.

      La jeune veuve, illustration de François CHAUVEAU (1613-1676)

      En voici la liste chronologique de la plus récente à la plus ancienne :
      • MAJOU Françoise Zélia "Marie-Louise", ma sosa 13 à la 4ème génération, née le 20 février 1889 à Liez (85) troisième enfant de défunt Louis (décédé 3 mois et 16 jours plus tôt, le 4 novembre 1888 au Simon-la-Vineuse (85) à près de 25 ans) et de LARIGNON Marie "Eléonore" (1863+1932) ... (je vous ai déjà parler de MAJOU Louis dans un précédent billet : MAJOU Louis (1863-1888) 100 mots pour une vie) ... Eléonore juste après son veuvage, enceinte de 6 mois, retourne vivre chez sa mère. Elle restera veuve 10 ans avant de se remarier en avril 1899 avec un veuf, GOUSSARD Pierre (1860-1919), père d'un nourrisson. (je vous ai aussi parler de ce couple puisque je possède leur livret de famille, le plus ancien en ma possession : L comme Livret de famille).
      Acte de naissance EC de Liez (85),
      Louis est dit "décédé"
      • RAFFIN Victor Marie, mon sosa 36 à la 6ème génération, né le 21 mars 1790 à Commequiers (85) troisième enfant de défunt Jean (décédé 6 mois et 3 semaines plus tôt, le 29 août 1789 dans ladite paroisse à 34 ans) et de CAILLONNEAU Louise Renée (1762-1814)... Louise ne se remarie que 7 ans plus tard en 1797 avec PEROCHEAU André (1755-1809), elle aura 2 autres enfants. De nouveau veuve en août 1809, elle se remarie en février 1811 avec BROCHARD Pierre dit Bastien (1774-1811), mais le mariage ne dure que 9 mois avant le décès de Bastien ...
      Acte de baptême registre paroissial de Commequiers (85),
      le terme posthume est mentionné sur cet acte,
      orthographe du nom RAPHIN
      • METAYER Jacques, mon sosa 196 à la 8ème génération, né le 12 février 1750 à Maillé (85) deuxième fils de défunt Michel (décédé 4 mois et 13 jours plus tôt, le 29 septembre 1749 à Maillezais (85) à 28 ans) et de TIRBOIS Florence (ca 1718-1784)... Florence se remarie 3 ans plus tard en janvier 1753 avec BOUCHET André (1726) et donne naissance à 4 enfants ...
      Acte de baptême registre paroissial de Maillé (85),
      Michel est dit "deffunt"
      • GEAN Elisabeth, ma sosa 1735 & 1751 à la 11ème génération, née le 22 octobre 1690 à Bouillé (85) cinquième enfant et fille unique de défunt Jean (décédé 14 jours plus tôt, le 8 octobre 1690 à Benet (85) à environ 40 ans) et de POUVREAU Marie (1662-1708) ... Marie est revenue accoucher dans sa famille. Elle se remarie à 30 ans en février 1692 avec ROUSSEAU Jacques (1668-1733) jeune homme de 24 ans et engendre encore 4 enfants ...
      acte de baptême registre paroissial de Bouillé (85),
      sur l'acte Jean a une croix entre son prénom et son nom pour mentionné son décès
      • MESNARD Anne, ma sosa 1777 à la 11ème génération, née le 9 décembre 1670 à Bouillé cinquième enfant de défunt René (décédé 17 jours plus tôt, le 22 novembre 1670 dans ladite paroisse à environ 35 ans) et de GOUGNARD Catherine (ca 1640-ca 1699) ... Catherine se remarie 6 mois plus tard, le 19 mai 1671 avec MICHEAU Auguste (ca 1640-1689) et donne naissance à un fils. Catherine se remarie une troisième fois en 1698 avec GOGUET Pierre, peu de temps avant de mourir ...
      acte de baptême registre paroissial de Bouillé (85),
      sur cette acte aucune mention du décès du père,
      orthographe du nom MAINARD

      Dans ces 5 cas, il n'y en a qu'un seul dans ma branche paternelle, celui de RAFFIN Victor.


      Et vous avez-vous des ancêtres nés posthumes ?


      jeudi 12 mars 2015

      De mère en fille, et puis moi : ma lignée cognatique

      Tout comme plusieurs généablogeurs l'ont déjà fait, et tout d'abord, le premier d'entre eux, Benoit PETIT avec son article "Au Sosa 31, je remonte vers la droite : ma lignée matrilinéaire ! #ascendance cognatique", je vais vous parler de ma lignée cognatique.

      Définition d'une lignée cognatique :
      selon le Littré l'adjectif cognatique signifie "Succession cognatique, succession dévolue aux cognats à défaut de parents en ligne masculine. "
      et le mot cognat : "Celui qui est uni par un lien de parenté ; parent par les femmes."

      Par extension, la lignée cognatique est la lignée "de mère en fille" en opposition à la lignée agnatique "de père en fils".

      Voici sur mon arbre généalogique les 2 lignées sur 4 générations :

      A gauche la lignée agnatique de père en fils
      A droite la lignée cognatique de mère en fille jusqu'à moi

      Ma lignée cognatique suivant la numérotation sosa-stradonitz donne donc la suite simplifiée suivante :
      génération 1 > sosa 1 ~ Moi
      génération 2 > sosa 3 ~ Ma mère
      génération 3 > sosa 7 ~ POUVREAU Louise Juliette (1916-1963)
      génération 4 > sosa 15 ~ MARTIN Alexandrine Eglantine Amélina (1885-1974)
      génération 5 > sosa 31 ~ ROYER Léontine Clémentine Henriette dite Eglantine (1865-1934)
      génération 6 > sosa 63 ~ BOUTIN Jeanne "Henriette" (1838-1871)
      génération 7 > sosa 127 ~ ALLARD Marie Angélique (1815-1844)
      génération 8 > sosa 255 ~ MANSEAU Marie-Anne (1774-1838)
      génération 9 > sosa 511 ~ SOUCHET Marie Jacquette (1745-1787)
      génération 10 > sosa 1023 ~ COUTURIER Louise (1720-1792)
      génération 11> sosa 2047 ~ SOUCHET Marie (ca 1690-1750)


      Maintenant je vais vous conter cette lignée cognatique jusqu'à ma trisaïeule Eglantine :

      Nous sommes en janvier 1712 sur la paroisse de la Meilleraie (aujourd'hui la commune de la Meilleraie-Tillay en Vendée), SOUCHET Marie, la jeune épouse de COUTURIER Pierre, laboureur de 29 ans (né dans ladite paroisse le 7 juillet 1682) donne naissance à un petit Pierre ... voilà la première mention de ce couple et donc de ma sosa 2047. Quelques années plus tard, le couple donne naissance à Louise le 14 octobre 1720. SOUCHET Marie devient veuve en 1736 et décède à son tour le jour de noël 1750 sur cette même paroisse de la Meilleraie ...


      Entre temps, COUTURIER Louise, sa fille, s'est mariée le 3 juillet 1743 à l'âge de 22 ans avec SOUCHET René jeune meunier, né sur la paroisse voisine de Tillay le 17 août 1723. 

      Signature de René
      Le couple donne naissance au moulin Chardon à au moins 11 enfants entre 1745 et 1766 ... l'aînée, Marie Jacquette, est ma sosa 511, elle est née audit Chardon de la Meilleraie le 4 avril 1745. Le couple SOUCHET-COUTURIER vieillissant s'installe au village de Bourgneuf par la suite. C'est là, que Louise meurt le 4 août 1792 à l'âge de 71 ans, son mari y meurt entre 1792 et 1798 ...

      SOUCHET Marie Jacquette âgée de 22 ans, épouse le 12 janvier 1768, sur la paroisse voisine de Réaumur un cultivateur veuf d'environ 40 ans, MANSEAU Jean. Le couple devient métayer du prieuré de la paroisse de Réaumur. Il engendre 5 enfants entre 1769 et 1780 dont Marie-Anne qui vît le jour le 28 mars 1774. Dans les années 1780, la famille déménage sur la paroisse de St Pierre du Chemin, c'est là que Marie s'éteint quelques années plus tard le 31 octobre 1787 à l'âge de 42 ans. Son époux reste veuf de nombreuses années avant de mourir à la Brionnière de ladite commune le 23 mai 1810 et dit âgé de 100 ans (il en a vraisemblablement qu'environ 80 ans !) ...


      Nous sommes maintenant en messidor de l'an IX de la république Française, soit en juillet 1801, MANSEAU Marie-Anne, âgée de 27 ans, vit chez une de ses soeurs aînées soit chez sa soeur consanguine Marie épouse de SOUCHET Jean-François cordonnier (son oncle maternel !) soit chez sa soeur germaine Marie-Rose et son époux JOURNOLLEAU Pierre "Louis" sur la commune de Fontenay le Peuple (aujourd'hui Fontenay le Comte). Elle y épouse, en ce mois de juillet, le 9, ALLARD Jean un cabaretier veuf de 47 ans de la commune voisine de Pissotte (il est né le 7 février 1754 à St Michel le Cloucq). 

      Signature de ALLARD Jean en 1801
      Jean n'a eut aucun enfant de sa première union malgré un mariage de près de 16 ans. Le couple vit près du cabaret de Jean au Pont de la Levrière à Pissotte. Là, Marie-Anne donnera 4 enfants à Jean, après quelques années de mariage, le premier enfant ne voit le jour qu'en 1809 ... la dernière, une petite Rose, 10 ans plus tard Jean a alors 64 ans et Marie-Anne 44 ans ... Cette petite Rose ne vit que quelques mois ... Marie-Anne devient veuve le 5 mars 1831, Jean meurt chez lui au Pont de la Levrière à l'âge de 77 ans. Marie-Anne lui survit quelques années et décède le 21 juillet 1838 au même lieu à l'âge de 64 ans. Entre temps, son fils aîné Jean seulement âgé de 27 ans était devenu le maire de ladite commune de Pissotte.

      Extrait Cadastral de la commune de Pissote 1810
      ALLARD Marie Angélique, la troisième enfant et fille unique survivante du couple ALLARD- MANSEAU a vu le jour le 10 août 1815 au pont de la Levrière de Pissotte où ses parents tenaient cabaret. Agée de 19 ans, Marie épouse sur la commune voisine de Mervent BOUTIN Joseph un jeune marchand de bois âgé de 29 ans qui revient juste de son service militaire (né le 4 février 1805 à Mervent). 

       
      Signatures de Marie et Joseph
      Marie met au monde, sans doute dans leur maison familiale de la Jamonière (que Marie a obtenu par les testaments de ses parents en 1830 et qu'ils avaient acheté en 1803), 5 enfants en 5 ans et demi entre juillet 1835 et février 1841 ... Entre temps en novembre 1840, Joseph est élu au conseil municipal (il y restera jusqu'à sa mort), et en plus de son commerce de bois, il exerce aussi la profession de voiturier. Entre septembre 1841 et juillet 1843, les 2 derniers enfants du couple meurent en bas âge et Marie s'éteint à son tour le 7 juin 1844 à la Jamonière à seulement 28 ans. Elle avait eu le temps de tester devant Me AYRAULT de Foussais le 3 juin précédent ... quelques semaines après ce décès, le 6 septembre, Joseph fait faire l'inventaire après décès de son épouse chez le même notaire ... Joseph ne se remarie pas malgré son âge, 39 ans, et meurt le 30 janvier 1870 chez lui à la Jamonière à quelques jours de ses 65 ans ...

      Extrait cadastral de la commune de Mervent, le village de la Jamonière 1845

      BOUTIN Jeanne "Henriette", la seule fille survivante du couple BOUTIN-ALLARD, est née le 8 avril 1838 sans doute dans la maison familiale de la Jamonière. Orpheline de mère très tôt, elle est élevée par son père avec ses deux frères aînés. L'un d'eux, Joseph Théodore, alors au service militaire et en permission meurt le 20 février 1862 à l'âge de 26 ans. Le 8 août 1865, à l'âge de 27 ans, Henriette, enceinte de quelques mois, épouse un jeune homme de la commune qui revient de son service, ROYER Jean Louis (né le 7 février 1833 au Nay de Mervent) cultivateur de 32 ans. 

      Signatures d'Henriette et de Jean

      Le couple s'installe dans la maison que Jean a fait bâtir à la Jamonière sur une terre héritée de sa mère. Là, Jean et Henriette donnent naissance à 3 filles entre novembre 1865 et février 1871. Le troisième accouchement d'Henriette le 6 février 1871 se passe pas bien, et quelques semaines après, le 12 mars 1871, Henriette meurt à l'âge de 32 ans. Son mari qui déclare le décès la prénomme "Henriette Angélique" à l'Etat Civil ! La petite fille, Octavie, ne vit que quelques jours de plus est meurt le 27 mars ... ROYER Jean se remarie en 1872, a 2 autres filles et décède de très  nombreuses années plus tard en 1920 chez une de ses filles à 86 ans ...

      Maison de Jean à la Jamonière, vue sur google maps

      ROYER Léontine Clémentine Henriette, usuellement prénommée Eglantine, voit le jour le 15 novembre 1865, fille aînée du couple ROYER-BOUTIN. Après avoir donné naissance à une petite fille naturelle, Alexandrine, le 2 mars 1885 à Vouvant, Eglantine épouse le père de l'enfant, un jeune domestique, MARTIN Alexandre (Jules Auguste Alexandre à l'Etat-Civil, né le 17 février 1865 à St Sigismond (85)) en juillet de la même année dans sa commune natale. 

      Signature d'Eglantine et d'Alexandre

      Après une vie bien remplie (dont je vous reparlerez sans aucun doute) et son veuvage en 1924, Eglantine, meurt chez sa fille Mélina (1887-1972) le 26 février 1934 dans le bourg de la commune de Villiers en Plaine (79) à l'âge de 68 ans. Eglantine est inhumée près de son mari et son fils (mort en 1921 à 28 ans) dans le cimetière de la commune de Benet (85)

      Tombe du couple MARTIN-ROYER

      Vous en savez maintenant un peu plus sur ma lignée cognatique ...

      lundi 9 mars 2015

      BOUCHET Jacques (1759-1812) et le mystère de sa mort

      Aujourd'hui, j'ai envie de partager avec vous le mystère de la mort de mon ancêtre BOUCHET Jacques (1759-1812), sosa 96 à la 7ème génération ...

      Avant d'en arriver à son mystérieux décès, voici la vie de Jacques qui se déroule dans la marais poitevin (aujourd'hui appelé la Venise Verte à cheval sur trois départements) :



      Jacques voit le jour le 11 novembre 1759 sur la paroisse de Maillé, il est le 10ème et dernier enfant de René (né le 7 mai 1721 à Taugon) journalier pêcheur de 38 ans et de LAMBERTON Michelle âgée d'environ 42 ans (mariés depuis 1743). Il est baptisé deux jours plus tard.



      Quelques années plus tard, sa mère est inhumée le 2 octobre 1764 dans la même paroisse à l'âge de 48 ans. Jacques n'a pas encore 5 ans ...



      René, le père de Jacques, va se remarier deux fois et avoir encore de nombreux enfants :

      • Second mariage le 22 novembre 1764 (1 mois et 3 semaines après son veuvage) sur la paroisse voisine de Taugon avec BERNARD Marie Madeleine, René a 43 ans et Marie Madeleine environ 28 ... Après 3 enfants (dont 2 filles mortes en bas âge en septembre 1772), Marie Madeleine meurt à son tour à environ 36 ans le 15 novembre 1772 à la Bernegoue de Maillé où René tient maintenant cabaret ... Jacques a 13 ans et perd sa première belle-mère.
      • 2 mois de veuvage et René, âgé de 51 ans, épouse en troisièmes noces le 18 janvier 1773 à St Sigismond (autre paroisse limitrophe) la jeune CHARIER Marie (née le 21 juin 1746 à St Sigismond) âgée de 26 ans. Le couple engendre 4 enfants jusqu'en novembre 1779.

      Quelques mois plus tard, le 18 mars 1780, René, alors journalier, décède en son domicile de la Grande Bernegoue à l'âge de 58 ans (environ 66 ans sur l'acte !), Jacques a 20 ans et il est maintenant orphelin de parents ...



      Dans les années 1780, Jacques est plusieurs fois présent au mariage de ses frères.

      Les années passent et on retrouve Jacques, âgé de 28 ans, lors de son mariage le 16 janvier 1788 à Maillé avec AUTHET Louise, veuve de 44 ans (née le 20 septembre 1743 à Maillé) ... le mariage est de courte durée puisque Louise décède le 8 avril suivant après seulement 2 mois et 3 semaines de mariage !

      Tout comme son père l'était, Jacques est journalier et pêcheur comme beaucoup d'hommes dans le marais.



      Une année passe et Jacques épouse en secondes noces, ma sosa 97, THIBODEAU Marie dite Elisabeth (prénommée Marie car née le "15 août" 1757 mais usuellement prénommée Elisabeth comme sa marraine) le 12 mai 1789 sur la paroisse de l'épouse, Damvix. Elisabeth âgée de 31 ans et elle aussi veuve depuis le 23 décembre dernier de CHARIER Jean (un vieil homme qu'Elisabeth avait épousé à 21 ans alors qu'il en avait 70 !) et mère de 2 fillettes de 8 et 6 ans, Marie et Françoise ...

      Le couple vit dans le bourg de Damvix.

      Jacques et Elisabeth donnent naissance à plusieurs enfants :

      • Geoffroy né le 14 février 1790, 
      • Marie née le 16 octobre 1793 et décédée à 2 semaines le 1er novembre, 
      • Marie née le 4 février 1795 (décédée en bas âge puisque non mentionnée lors de la succession de sa mère en 1808), 
      • puis Louis né le 5 janvier 1796 (mon ancêtre sosa 48).
      Le temps passe paisiblement au rythme des saisons dans le marais...



      Puis le 16 mars 1806, en fin de nuit vers 4 heures du matin, Elisabeth meurt chez elle dans sa maison du bourg de Damvix à l'âge de 48 ans. Jacques, âgé de 46 ans, est veuf pour la seconde fois !

      (Ici vous pouvez lire mon rendez-vous ancestral avec leur fils Louis).

      L'été 1806 passe, puis à l'automne, le 26 novembre, Jacques qui vient d'avoir 47 ans et journalier de son état, épouse en troisièmes noces MORISSET Marie "vieille fille" du même âge (née le 10 juin 1759 à Damvix) ...

      Le 26 janvier 1807, Jacques est témoin au mariage de sa belle fille CHARIER Françoise, âgée de 23 ans avec MARTIN Joseph, jeune journalier de 24 ans, aussi du bourg de Damvix.

      En 1808, 2 ans après le décès de sa seconde épouse, Jacques va déclarer la succession d'Elisabeth, sans doute pour clarifier la succession vis à vis des deux filles de cette dernière, Marie et Françoise, sachant que Jacques est usufruitier de la maison d'Elisabeth à cause de ses 2 fils Geoffroy et Louis.



      Vers 1810, Geoffroy le fils aîné de Jacques part comme domestique sur la commune de Benet, où il meurt chez son maître RENAUD François le 12 juillet 1811 vers minuit à l'âge de 21 ans. C'est Jacques qui déclare le décès à la mairie le jour même sur les 10 heures du matin.

      Jacques n'a plus qu'un fils unique Louis âgé de 15 ans ... l'année 1811 se termine ...

      Et nous voici en 1812, en janvier ... le 25, le frère consanguin de Jacques, Pierre, et MARTIN Joseph, son gendre  (plutôt le gendre de sa seconde épouse) déclarent à la mairie de Damvix que ce jour, Jacques est décédé chez lui dans sa maison situé dans le bourg à 10 heures du matin à l'âge de 53 ans (52 en réalité) ...  



      Je pensais donc connaître la date et le lieu de décès de Jacques, je connaissais donc le déroulé de sa vie de sa naissance à sa mort.

      De nombreuses années après ces recherches, les Archives Départementales de Vendée mettent en ligne les déclarations de succession et je décide donc de consulter toutes celles concernant mes ancêtres. Je retrouve aisément celle concernant le décès de Jacques :



      Le 1er février 1812, Louis, le fils émancipé de Jacques (âgé de 16 ans) assisté de son curateur DIEULEFIT Louis, déclare la double succession de son frère Geoffroy et de son père. Et là, ô surprise, Louis dit que son père fut retrouvé noyé sur la commune d'Arçais (limitrophe de Damvix) le 24 janvier !!

      Alors où est la vérité ?
      Jacques est-il mort chez lui le matin du 25 janvier 1812 ou noyé la veille dans le marais à Arçais alors qu'il était parti pêcher ??

      Voici donc le mystère de la mort de mon aïeul BOUCHET Jacques ...