lundi 20 août 2018

Antoine ROYER et ses pupilles

Certains de nos ancêtres, de part leur statut d'orphelin, furent pris en charge par un tuteur, un oncle très souvent, voir un cousin germain. Mais de même, certains furent eux même des tuteurs et ont eu en charge l'éducation de pupilles.



Aujourd'hui, je vais prendre le cas particulier de mon aïeul Antoine ROYER (1781-1874), mon sosa 248, qui est par ailleurs le doyen de mes ancêtres masculins, puisqu'il meurt à l'âge vénérable de 92 ans et 10 mois.

Nous sommes en juin 1824, lorsque la vie d'Antoine, âgé de 43 ans bordier à la Brillanchère (ou Brianchère) de Foussais en Vendée, va être un peu basculé par un événement malheureusement peu rare à l'époque.

Jacques ROY, sabotier de 32 ans, le beau-frère d'Antoine, petit frère de sa seconde épouse, Catherine (1786-1834), meurt prématurément chez lui aux Hautes Guillotières de Vouvant, à quelques kilomètres de Foussais. 
Ce dernier est déjà veuf depuis février 1823. A cette date, son épouse, Suzanne GUILLEMET est décédée en mettant au monde sa fille Jeanne
Pendant plus d'un an, Jacques s'est occupé de ses filles, Jeanne, l'enfant nouveau-né et de Françoise, née en septembre 1819.

Par ce décès, Antoine devient le tuteur de Françoise et Jeanne, alors âgée de 4 ans et demi et 16 mois.

Le couple ROYER-ROY accueille sans doute avec plaisir ses fillettes orphelines, sachant qu'eux mêmes n'ont eut aucun enfant en 18 ans de mariage. 

Louis, mon aïeul, le fils unique d'Antoine, est né en 1802 de sa première union avec Jeanne TIREBOIS, décédée à l'âge de 26 ans en juillet 1804. 
Louis, maintenant âgé de 22 ans, vit d'ailleurs toujours chez son père et l'assiste à la borderie (après avoir payer un remplaçant pour partir à sa place au service militaire, mais c'est une autre histoire).

Je découvre la mention du tutorat, lorsque Antoine va faire à l'administration, à la Châtaigneraie, la déclaration de succession de son défunt beau-frère le 12 mars 1825.


De part cette déclaration, on y apprend aussi que les meubles ont déjà été vendus ...

La famille ROYER est donc maintenant composée, d'Antoine et de son épouse, de Louis, le fils unique sur le point de se marier, et des nièces et pupilles Françoise et Jeanne.

On ne peut que supposer que les pupilles ont été élevées, éduquées et surtout aimées comme leurs propres filles, mais aucune possibilité de le savoir ... quoique, on le verra plus tard ...

Quand Louis se marie au début de l'année 1826, son épouse s'installe aussi à la Brillauchère et une première naissance suit.

C'est sans doute par manque de place, que la famille prend alors en charge, à la St Michel 1828, comme de coutume, une métairie dans le village du Nay sur la commune voisine, Mervent.

Louis et son épouse enchaînent les enfants au fil des ans.

En janvier 1834, Antoine perd son épouse, Catherine. Elle meurt à l'âge de 47 ans en laissant aux bons soins de la famille ses nièces.

Lors du recensement de population de l'année 1836, on retrouve au Nay, la famille ROYER :



Peu de temps après, en avril 1837, Antoine épouse en troisième noces  Marie GUILLOTEAU (1797-1879) et Françoise est placé comme servante vraisemblablement à la même période. 
Jeanne quant à elle reste encore quelques années dans la famille ROYER, comme ici lors du recensement de 1841 :



En 1845, les deux couples ROYER se séparent (en 1842, Louis est devenu veuf et s'est remarié fin 1843) et c'est aussi sans doute à ce moment là que Jeanne part comme servante dans la commune.

Et après :

Françoise se marie en novembre 1842 à Foussais avec Jacques "René" MAUPETIT et meurt dans le village de Cul de Bray de Mervent le 14 juillet 1898 à 78 ans.

Sa soeur, Jeanne, épouse Jean BOUILLAUD, en juin 1852 à Mervent, Antoine sera d'ailleurs un de ses témoins. Le couple BOUILLAUD-ROY vivra au village du Nay, et Jeanne y décède le 3 décembre 1881 à l'âge de 58 ans.

Quels liens Antoine a t il eu avec Françoise et Jeanne dans leur vie d'adulte ?

Le fait qu'Antoine fusse le témoin du mariage de Jeanne peut laisser supposer qu'il a toujours garder un bon contact avec ses ex-pupilles.

De plus, un acte erroné peut nous mettre sur la voie d'un lien fort avec la famille de Jeanne.
En effet, lors du décès de Jeanne en décembre 1881, soit 7 ans après le décès d'Antoine, le fils de Jeanne, qui fait la déclaration du décès à la mairie, nomme sa mère ROYER au lieu de ROY et la dit fille d'Antoine ! (l'acte sera rectifié par un jugement quelques mois plus tard)



De là à penser que le fils de Jeanne considérait Antoine comme son grand père, il n'y a qu'un pas !!



1 commentaire:

  1. Une histoire qui part d'évènements tristes mais qui montre bien comment on peut retrouver des traces d'amour et d'affection au travers des actes ! C'est une belle histoire en tout cas !

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