jeudi 16 mai 2019

Un couple anachronique

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’un couple bien particulier dans mon ascendance, celui de Jean BAUDOUIN (ca 1646-1740) et de Marie BOUYER (ca 1646-1716).

Ce couple est en effet particulier par au moins deux faits :
  1. je descends de chacun mais pas par leurs enfants communs, 
  2. Jean se trouve à la 10ème génération de mon ascendance avec le numéro sosa 1018 et son épouse, 3 générations plus haut, avec le numéro sosa 7959 !

Je vais maintenant vous exposer le pourquoi du comment.

Marie BOUYER, née vers 1646, fille de Paul et de d’Elisabeth PASQUIER, couple de foi protestante, dont les enfants (nés après Marie) sont baptisés en l’église réformée de Foussais (85) entre 1648 et 1654.

Marie s’unit en premières noces avec un certain GIBAUD, dont j’ignore le prénom, né vers 1640 et fils d’Etienne et de Jeanne ROUSSEAU, sosa 7958. Cette union se situe vers 1670-1672 et vraisemblablement dans la foi protestante. 

Marie donne naissance à au moins trois enfants :
  • Marie (mon aïeule, sosa 3979) vers 1674
  • Catherine vers 1675
  • Etienne vers 1676
Marie est veuve aux environs de l’année 1677.

Très vite, elle se remarie avec Jean BAUDOUIN, un "trentenaire" de la même foi qu’elle, fils de Pierre (ca 1599-1686). 
Marie met au monde plusieurs enfants :
  • Françoise vers 1679
En 1681, les dragons du roi sont partout en Poitou pour faire abjurer leur foi à grand nombre de protestants.

Ensuite, Marie et Jean font baptiser dans la foi catholique en l’église de Foussais :
  • Jeanne, née le 15 février 1683
  • Jean, né le 29 avril 1686
Les années s’écoulent, les enfants grandissent et les deux premières filles de Marie s’unissent le même jour, le 16 novembre 1701, avec respectivement Pierre BRECHET (sosa 3978) et Jean BRIFFAUD. La fille aînée du couple, Françoise, se marie une semaine plus tard avec François MAMOUR.
Entre temps, en mai de la même année, Jean avait assisté à l’inhumation du beau-père de sa femme, Etienne GIBAUD, âgé d’environ 86 ans ! (ce dernier était aussi le beau-père du frère de Jean ...)

Les autres enfants s'unissent aussi avant le milieu de cette décennie.

Une autre décennie passe, et Marie, sans doute bien fatiguée par cette vie, s'éteint à l'âge d'environ 70 ans, chez elle à Foussais, le 17 décembre 1716. Son inhumation se fait en présence, entre autre, de ses gendres (son fils Etienne est décédé prématurément en 1709) et bien entendu de son "mary". 


Ce dernier, âgé d'environ 70 ans aussi, pourrait finir sa vie tranquillement, mais une autre destinée l'attend ...

Alors qu'il est grand père, Jean décide de se remarier, malgré son âge avancé, avec une "vieille fille", Marie CHARON, née en 1682, et qui a donc l'âge de ses filles !

L'union est conclue en l'église de Foussais, le 1er février 1719. 
Jean a environ 72 ans et Marie a 36 ans.


Jean est sans doute ragaillardit par sa jeune épouse, et cette dernière lui donne trois enfants :
  • Marie Jeanne né le 21 janvier 1720 (mon aïeule, sosa 509)
  • Jean en 1722
  • et enfin, Marie vers 1725.
Le fait de côtoyer ses jeunes enfants, lui donne un coup de fouet et sa vie s'allonge jusqu'en 1740.

Lorsqu'il décède, le 12 mars 1740, Jean est dit âgé d'environ 94 ans ...


Son épouse, malgré leur différence d'âge, le rejoint très vite, le 11 janvier 1742 à 59 ans.

Jean BAUDOUIN a donc élevé, avec 40 ans d'intervalle, deux de mes ancêtres, Marie GIBAUD (12ème génération), sa belle-fille, et Marie Jeanne BAUDOUIN (9ème génération), sa fille.

Dans la trame de ce récit, j'ai pris le parti de conserver l'année de naissance de Jean calculée via son décès, même si j'estime que son cet âge est sans doute surévalué, il doit en effet avoir quelques années de moins, mais cela ne change pas grand chose à cette histoire.

Vous savez maintenant pourquoi, le couple atypique formé par Jean BAUDOUIN et Marie BOUYER, unis dans une foi qu'ils ont du abjurer, se retrouvent l'un et l'autre dans mon ascendance avec 3 générations d'écart !