jeudi 27 juin 2019

A l'origine d'une maison ancestrale

Toujours sur l'étude des maisons ancestrales (vous pouvez lire le billet aux prémices de cette étude ici), j'en viens à l'entrée de la (les) maison(s) de la Crulière de la Vineuse dans la famille GARNIER au cours du XIXème siècle.

Un lieu 


La Vineuse autrefois une paroisse puis une commune vendéenne jusqu'en 1828, année de fusion avec la commune voisine du Simon pour devenir le Simon-la-Vineuse. Plus récemment, la commune fut rattachée à celle de Ste Hermine.

Carte de Cassini

Un individu


L'aïeul "pilier" de ces maisons est Jean GARNIER (1787-1848), fils de Jean (1756-1792) et de Marie ARGNON (1754-1809).
Natif de la commune du Simon, son père y décède alors que Jean n'a pas encore 5 ans. Sa mère, veuve repart vivre dans sa commune natale, Ste Pexine, où elle possède une maison dans le village des Touches suite à la succession de son père (décédé en 1790), elle est dite bordière. C'est donc là que Jean grandit.

Une, puis deux maisons


Grâce à la déclaration de succession de mon aïeul, Jean GARNIER, enregistrée le 28 juillet 1848, je savais qu'il possédait, entre autres, deux maisons dans le secteur de la Crulière à la Vineuse.

Par ailleurs, lors de la création du cadastre de la commune en 1828, Jean ne possédait alors qu'une seule maison, cadastrée B 624, celle où il vivait. Il avait donc acquis la deuxième entre 1828 et son décès. Celle-ci étant cadastrée B 622.

J'ai facilement réussi à trouver le "parcours début-fin" de cette deuxième maison : 
  • un achat sur une vente par adjudication des biens des héritiers METAYER en février 1843, 
  • une vente en avril 1889, par Eléonore LARIGNON (1863-1932), la veuve de Louis MAJOU (1863-1888), petit fils de Jean, et mes arrière arrière grand parents.

Pour l'autre maison, c'était un peu plus compliqué. La vente en avril 1881 par Henry GARNIER (1818-1885), fils de Jean, ne m'apporta pas d'information sur l'origine de ladite maison, hormis qu'elle lui venait de la succession de son père.

Extrait du plan cadastral du bourg de la Vineuse

En remontant le temps, rien dans les tables de l'Enregistrement, dites des vendeurs et des acquéreurs, concernant l'acquisition de la maison !

Par contre, sur lesdites tables, j'appris que mon aïeul échangeait en février 1812 une terre et qu'à cette date il vivait déjà à la Vineuse.

Sachant par ailleurs, que cet aïeul fut militaire dans l'armée napoléonienne au 56ème Régiment d'Infanterie de Ligne du 12 mars 1807 au 12 novembre 1809, j'estimais donc son arrivée à la Vineuse entre novembre 1809 et février 1812. 
Mais malheureusement aucun achat de maison dans cette période !

Le frère de Jean, Louis (1783-1854), vivait alors dans la maison des Touches de Ste Pexine, qu'il avait hérité suite au décès de leur mère fin 1809 (je n'ai pas encore étudié en détail cette maison ancestrale).

En analysant la famille de Jean à cette époque, j'y aperçois un grand oncle, Jacques GUYON (1737-1815), oncle maternel de sa mère, vivant depuis plusieurs années sur la paroisse/commune de la Vineuse. J'y vois alors une piste sérieuse.

Je m'empresse donc à consulter la déclaration de succession de ce grand oncle, enregistrée le 17 mai 1816. Et là, tout devient limpide : ce grand oncle, marié avec Madeleine PELLETIER (1746-1819), sans enfant, a fait donation par testament, chez Me JOUSSERANT en date du 18 juin 1815, de la moitié de tous ses biens en nue propriété (l'usufruit à son épouse) à son petit neveu Jean GARNIER et l'autre moitié à la sœur veuve de son épouse, Jeanne PELLETIER (1749-1820) veuve METAYER.

Extrait du testament de Jacques GUYON chez Me JOUSSERANT du 18 juin 1815

J'en déduis donc que Jean, de retour de son cursus militaire et orphelin de père et de mère, est venu s'installer, durant l'année 1810 (après la déclaration de succession de sa mère, faite en juin), chez son grand oncle pour lui apporter l'aide de sa jeunesse. Sans enfant, ce dernier avait donc "récompensé" Jean par cette donation !

Détail de l'histoire 


En revenant à l'autre maison, acquise en 1843 des héritiers METAYER, je m'aperçois qu'il s'agit tout simplement des enfants de Jeanne PELLETIER !
En fait, Jean a acheté l'autre maison de son grand oncle, pour réunir une grande partie du patrimoine de ce dernier ...



J'en sais maintenant un peu plus sur l'origine de ces maisons ancestrales de la Crulière de la Vineuse.


En résumé :
ne jamais négliger les liens familiaux collatéraux, même un peu lointains, pour retrouver l'origine des maisons de nos ancêtres !