mardi 16 juin 2020

La Grande Guerre - impact familial - Jean PONTOIZEAU et Joséphine RAFFIN

Avant de lire la suite, et si vous ne l'avez pas encore fait, je vous invite à la lecture de l'introduction de cette série de billets.

Foyer 1 : Jean PONTOIZEAU (1865-1940) & Joséphine RAFFIN (1865-1938) - Commequiers

(toutes les communes citées sont en Vendée)

En août 1914, mes arrières grands parents Jean PONTOIZEAU et Joséphine RAFFIN, sont à quelques jours, semaines, de leurs 49 ans. Leurs parents sont déjà décédés, ceux de Jean : Baptiste et Rose MARTINEAU depuis le début des années 1880, ceux de Joséphine : Joseph, depuis le début de l'année 1913, et Eléonore GUERINEAU depuis de nombreuses années, au printemps 1871. De par son âge, Jean n’est pas concerné par la mobilisation générale du 2 août. Ils vivent alors en location dans une petite maison sise au lieu-dit les Barres ferrées (cette habitation n'existe plus depuis de nombreuses années) proche du moulin neuf de la commune de Commequiers. Le couple pauvre vit chichement de journées et a encore la charge de leur dernière fille Marie âgée de 10 ans. Leur fils aîné, mon grand-père, Marcel âgé de 13 ans est déjà domestique de ferme dans les alentours (je ne connais pas le lieu exact, ni le nom de son patron). Le fils de Joséphine, issu d'une première union, Frédéric NORMAND, âgé de 24 ans, n'est pas mobilisable de par sa petite taille et de sa myopie.

Du point de vue purement professionnel, Jean et Joséphine ont peut-être pu se réjouir du départ de nombreux hommes de leur commune et des environs. En effet, cela leur permet d’augmenter les possibilités de travail, mais cela n’est que mon point de vue actuel, cent ans plus tard !

Même si leur foyer n’est aucunement impacté par la mobilisation générale, il en n’est pas de même pour leur environnement familial.

Jean, entre la mobilisation générale et la fin de l’année 1914, voit partir au front :
  • un neveu, Henri BRISSON 20 ans de Challans (fils de Pierre (1861-1943) et de Marie-Rose PONTOIZEAU (1862-1926)),
  • Deux neveux par alliance :
    •  Pierre MOREAU 27 ans aussi de Challans (époux depuis juin 1913 de Marie-Louise BRISSON (1887-1962)), beau-frère du précédent,
    • et Jean-Louis PONTOIZEAU 31 ans de Notre Dame de Riez (époux depuis 1908 de Clémence PONTOIZEAU (1888-1964) et gendre de Auguste (1861-1915) et Clémence PEROCHEAU (1867-1920)),
  • Et un cousin germain, Jean PEIGNE 40 ans de Challans (fils de Louis (1832-1900) et de Marie-Rose PONTOIZEAU (1838-1914), cette dernière étant décédée fin août 1914 !).

Son épouse Joséphine, quant à elle, est touchée de façon plus proche. Sur la même période, elle voit partir :
  • son frère consanguin, Joseph RAFFIN 31 ans de Commequiers,
  • son beau-frère, Jean-Marie BARREAU 36 ans de Saint Maixent sur Vie (époux depuis 1902 de Marguerite RAFFIN (1881-1943))
  • et un cousin germain, Jean-Louis GUERINEAU 35 ans de Saint Hilaire de Riez (fils de Pierre (1833-1912) et de Marie MORINEAU (1842-1916)).

Puis durant l’année 1915, Jean apprend le départ de 8 de ses plus jeunes cousins germains, ayant, tout de même, tous plus de 35 ans, ainsi qu’un autre neveu par alliance, Alexandre DUPE âgé de 36 ans de Saint Christophe du Ligneron (époux depuis janvier 1914 d'Aurélie PONTOIZEAU et gendre de Jean-Louis (1857-1928)). Alors qu’un autre beau-frère de Joséphine, Henri RAFFIN 41 ans de Commequiers (époux depuis 1905 de Marie-Louise RAFFIN (1879-1971), est mobilisé au printemps de ladite année.

Par la suite, aucun autre membre de leur parenté ne sera mobilisé.

En 1917, deux membres des familles de Jean et Joséphine sont réformés car atteint de maladies incurables :
  • Alexandre DUPE, le neveu par alliance de Jean, est réformé en mars pour « asthme et hypertrophie cardiaque », il décédera en mars 1919 chez lui à Saint-Christophe du Ligneron à l'âge de 40 ans.
  • Henri RAFFIN, le beau-frère de Joséphine, réformé en juin, décédera en décembre 1920 de la tuberculose à la Tonnelle de Commequiers, il était alors âgé de 46 ans. Ses enfants avaient été adoptés par la nation dès juillet 1919.
Henri RAFFIN (1874-1920)

La guerre terminée, tous les autres membres des familles de Jean et Joséphine sont rentrés, certains blessés.

Quant au frère de Joséphine, Joseph RAFFIN, après avoir été prisonnier quelques mois à Hameln en Basse-Saxe, est rapatrié en janvier 1919 et rentre à Commequiers en mars.

Joseph RAFFIN âgé (1883-1962)

Le neveu de Jean, Henri BRISSON, aussi prisonnier en Allemagne durant les derniers mois de la guerre, est rapatrié pareillement en janvier 1919 mais ne sera démobilisé qu’en septembre.

Mon grand-père Marcel qui eut 18 ans quelques jours après l’armistice du 11 novembre 1918, échappa de peu à la mobilisation …
Marcel a vécu ses premières années professionnelles durant la grande guerre, il a dû travailler durement pour compenser la rareté de la main d’œuvre agricole.
Il part en octobre 1920 au service militaire.

Marcel PONTOIZEAU (1900-1971) pendant son service militaire

Les apparentés mobilisés de ce foyer ne représentent que 17% de la totalité des mobilisés de ma généalogie.

Note : vous pouvez retrouver tous les mobilisés de ma généalogie dans ces deux articles : 





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