mercredi 20 avril 2022

1701, les récoltes de Sébastien

Comme pour mon précédent billet "Thomas et Marguerite Aimée, un contrat de mariage en 1717", je vais partager aujourd'hui avec vous un autre acte notarié retrouvé dans les archives notariales mises en ligne en début de semaine par les archives de Vendée.

Cet acte notarié, une "desclaration (...) du bled amassé", concerne mon aïeul Sébastien AYRAULT (ca 1665-1711/), sosa 1698 à la 11ème génération, vivant dans le village Brillouet de la paroisse de Saint Etienne de Brillouet.

Cette déclaration est faite devant Me BREVET, notaire à Chantonnay.


"le 11ème jour du mois d'avril 1702, pardevant nous notaires des Barronies de Puibelliard, Chantonnay et Sigournay, sont comparus en leurs personnes Sébastien AYRAULT laboureur et Pierre CHAUVEAU bordier demeurants au village de Brillouet paroisse de St Etienne, lesquels pour satisfaire au réquisitoire de Me Jacques CLEMENCEAU sieur des Chaffaux tendant à une desclaration sincère et véritable des fruits et grains qui ont esté recuillis l'année dernière, 1701, dans les terres et dommaines qu'ils exploitent appartenants audit sieur des Chaffaux et pris et enlevé par le nommé Jean GUINOT son disant adjudicataire iceux dits AYRAULT et CHAUVEAU ont présentement devant nous dits notaires fait leurs desclarations ainsy quelle suivent scavoir de la part dudit AYRAULT qu'il a ladite année dernière ammassé dans la mestairie qu'il exploite le nombre de :

  • 110 boiceaux de froment mesure de Ste Hermine, 
  • le mesme nombre de baillarge, 
  • 73 boiceaux de mesture, 
  • 16 boiceaux d'orge, 
  • 80 boiceaux de jarosse ou vesces
  • 56 boiceaux d'avoine, 
  • 32 boiceaux de seigle, 
  • 6 boiceaux de febve, 
  • 2 boiceaux de petit pois, 
  • 10 boiceaux de poix roux, 
  • 10 douzainne de lin,
  • 20 livres de chanvre, 
tous lesquels grains lin et chanvre, ledit GUINOT a partagé par moitié avecq ledit AYRAULT et icelle fait emmener partie chez luy et l'autre au bourg de Thiré et out ce que dessus le dit AYRAULT a desclaré avoir donné audit GUINOT la somme de 25 livres tant pour les herbages qu'autres profits de ladite mestairie dont il a receu de 20 livres seullement et luy a encore donné :
  • 4 chappons, 
  • 6 poullets, 
pour mesme scuffrages toutes lesquelles choses ledit AYRAULT a desclaré contenir veritté  et estre prest de laffirmer cy besoing et sest soussigné."



Sébastien AYRAULT est l'époux de Marthe BERTRAND (ca 1668-1718). Mariés en 1693, ils eurent cinq enfants dont mon ancêtre Louise (1695-1742).



samedi 16 avril 2022

Thomas et Marguerite Aimée, un contrat de mariage en 1717

Le 15 avril, les archives de Vendée mettent en ligne les minutes notariales de 1667 à 1806 du canton de Chantonnay.

Dans ce canton, j'ai de nombreux ancêtres à cette période là.

La référence de quelques contrats de mariage m'était déjà connu, mais je n'avais pas pris le temps de les consulter sur place. En effet, mes déplacements physiques aux archives se concentrent principalement sur des minutes notariales du 19ème siècle. J'ai donc pu enfin en prendre connaissance en ligne.

Et aujourd'hui, j'ai envie de partager avec vous le contenu du contrat de mariage de mes ancêtres à la 11ème génération : Thomas DURAND (1695-ca 1737) et Marguerite Aimée BRETHE (1693-1773), sosas 1688 et 1689. 


Le contrat est acté sous le seing de Me LOYAU, puis celui de Me ARNAUD, notaires du marquisat de Creil-Bournezeau, l'après midi du 10 mai 1717, en la demeure de la mère de la future épouse à l'Augouère de la paroisse de Puymaufrais (fusion par la suite en 1833 avec Saint Vincent Fort du Lay, puis rattachement à la commune de Bournezeau en 1972).

"Thomas DURAND, marchand fils de Thomas et de Jeanne PELLETREAU demeurants au bourg de Sainct Ouing des gastz d'une part (Saint Ouen des Gâts fut rattaché aux Pineaux en 1820) et Marguerite Aymée BRETHE fille majeure de deffunt Me Jacques BRETHE vivant Sr du fief et de dame Marguerite Aymée BARREAU demeurants au village de Laugouère parroisse de puymaufray d'autre part."


Les futurs sont assistés de leurs proches :

  • Pour Thomas :
    • Thomas DURAND (ca 1660) et Jeanne PELLETREAU (ca 1665), conjoints père et mère, 
    • Louise DURAND (ca 1692-1756) et Pierre THOMAS (ca 1684-1724), sœur et beau-frère, 
    • Renée DURAND (1697-/1738) et Pierre GIRARDEAU (+/1738), sœur et beau-frère.
  • Pour Marguerite Aimée :
    • Dame Marguerite Aymée BARREAU (ca 1660-1718) veuve dudit Jacques BRETHE (1658-1708) Sr du fief, 
    • Louise Marie (1699-1762) et Marie Anne (1704) BRETHE sœurs.
"Les conventions duquel dit futur mariage sonts telles et sans lesquelles il nauroit son executtion" :
  • "les proparlez feronts uns et commun en touts biens meubles et acquetz immeubles quils feronts et acqueronts pendant icelle".
  • "Ils ont déclarez quils se prenent avec touts et chascun leurs droits qui consistent à lesgard dudit DURAND la somme de cent cinquante livres de laquelle lesdits Thomas DURAND et Jeanne PELLETREAU conjoints ont promis et promettent celle de quarante livres qu'ils lui bailleront et payeront dans le jour de la bénédiction nuptiale et ce en attendant leur succession future et le surplus de la somme de cent cinquante livres."
  • "ladite dame BARREAU a quitté, ceddé et dellaissé la propriétté possession et jouissance à la future espouse et ce par préciput et advantage et en attendant sa succession future, les dommaines qui suivent sçavoir :
    • un petit pré appelé le pré du cormier contenant deux journaux ou environ, 
    • plus deux boicellée de terre sçise champ du chastaigner
    • plus deux petits champs appelez les ousches contenant trois boicellée ou environ, 
    • plus une pièce de terre appellée les Routtes contenant aussi le champ du nouinaud tenant douze boicellée ou environ, 
    • plus une petite maison et jardin y joignant jusque au fossé qui sépare celluy de la maison ou demeure ladite dame BARREAU tenant laquelle maison à la celle de Pierre BARREAU Sr de Villiers (frère de Marguerite Aymée), 
    • plus la moitié de la vigne à prendre du costé de ladite maison et jusque à la route qui est au millieu de ladite vigne."
  • "de touts lesquels dommaines cy dessus les proparlés entreront en jouissance et poccession dès le jour de leur bénédiction nuptialle."
  • "Dans le succession future de ladite BARREAU lesdits futurs époux ne seronts tenus de reportés que les terres du chateigner, les ousches, les routtes et du nouinaud, le surplus des autres dommaines cy dessus mentionnez estant donnez par préciput et advantage à ladite proparlée sans report ny précompte ny d'aucunes jouissances des domaines yceux quittes des arrérages des rentes."
  • "ladite dame BARREAU s'oblige de bailler aux futurs époux dans ledit jour de leur bénédiction nuptialle :
    • un lit garny d'une parie de grand draps, 
    • un coffre de bois de noyer, 
    • une vache, 
    • quatre brebis
    • deux aigneaux."
  • "et encore lesdits DURAND et PELLETREAU se sont obligez de bailler aux futurs epoux dans ledit jour de leur bénédiction nuptiale :
    • une paire de grand draps, 
    • deux nappes, 
    • un plat destain, 
    • une couverte de lit, 
    • une couchette de bois de chesne sans garniture, 
    • deux essuyemain."
  • "il a esté dit et conveneu que lesdits futturs espoux après leur bénédiction nuptialle demeure avec ladite dame BARREAU et lesdites Louise Marie et Marie Anne BRETHE, ils ne pourront contracter aucune communauté ny sociéttés ensemble et cependant ils seronts touts tenus de joindre ensemble les gains et profits quils feronts et de conférer les revenus de touts leurs immeubles."

Voilà, le contrat est fait, sans doute suivi quelques jours plus tard par la bénédiction nuptiale en la paroisse de Saint Ouen des Gâts. En effet, le village de Laugouère (aujourd'hui l'Augoire) étant plus proche dudit bourg que du bourg de Puymaufrais dont il dépendait, comme vous pouvez le voir sur la carte de CASSINI plus haut. A mon grand dam puisque les registres paroissiaux de cette paroisse comportent une grosse lacune entre 1709 et 1735 ! 

Thomas et Marguerite Aimée auront sept enfants à ma connaissance, tous nés à l'Augoire : 
  1. Louise Françoise, née 23 mai 1718, 
  2. Pierre (mon ancêtre et unique fils du couple), né le 20 octobre 1719 et décédée le 22 décembre 1788, 
    • première union en 1741 avec Françoise MAILLET (ca 1721-1754), 5 enfants
    • seconde union en 1756 avec Louise GODILLON (1721-ca 1757), 1 fille
    • troisième union en 1759 avec Rose TURCOT (ca 1737-1801), 5 enfants
  3. Renée, née le 15 novembre 1721 et décédée le 11 septembre 1727, 
  4. Marguerite Aimée, née le 21 février 1724 et décédée le 7 juillet 1789, 
    • première union en 1743 avec André VALET (1721-1754)
    • seconde union en 1764 avec Jacques FEVRE (ca 1741-1785)
  5. Louise, née le 27 mars 1726 et décédée le 8 novembre 1736, 
  6. Marie, née vers 1728, 
    • mariée en 1750 avec Charles ARNAUD (ca 1723-1772)
  7. Marie Gabrielle, née le 9 avril 1734 et décédée le 13 septembre de la même année.
Thomas décède après 1736, à une date et en un lieu inconnu...
Marguerite Aimée se remarie en 1739 avec Jacques CHATELLIER (ca 1690-1762), le frère de son beau-frère Louis (époux de Marie Anne BRETHE).

Veuve depuis une dizaine d'années, Marguerite Aimée s'éteint à l'âge honorable pour l'époque de 80 ans, le 1er mai 1773 dans sa maison (natale) de l'Augoire.




mardi 12 avril 2022

Salon de Généalogie de Challans (Vendée)

Petit compte rendu de mon premier salon de généalogie en tant qu'exposant généablogueur et généalogiste "du cru". 

Dimanche 10 avril, avait en effet lieu le premier salon de la Généalogie à Challans en Vendée, organisé par l'association Challans Accueille.


Installation 

Point négatif : 

La table d'exposition pour mon installation devant faire deux mètres se retrouve à n'être que d'un peu plus d'un mètre, je me suis retrouvé tout petit d'autant plus que les grilles d'affichages étaient loin derrière. Le rendu visuel, comme vous pouvez le voir n'est pas extra.


 Points positifs : 

  • Je me suis retrouvé à côté d'une généalogiste de Charente-Maritime que je connais depuis quelques années et qui s'est installé comme professionnelle en 2020, j'apprécie beaucoup son travail et j'étais content de la retrouver là, Coralie VERDIER.
  • De l'autre côté, encore une bonne surprise, se trouvait un généalogiste que je connais depuis plus de 20 ans et qui est le recordman mondial de la cousinade, 4514 cousins réunis en 2012, Jean-Michel CHENEAU

Affluence

Un nombre assez conséquent de visiteurs (un millier environ) et de nombreuses personnes sont venus me voir :

1 - 

J'ai pu enfin rencontrer des personnes avec qui j'échange depuis longtemps sur les réseaux sociaux comme Facebook ou twitter via mes comptes personnel ou généalogiques, ce fut un réel plaisir (clin d'œil à Yann-Richard) !

2 - 

Trouver des cousins plus ou moins lointains, certains visiteurs au courant de ma présence via ma page Facebook ou le groupe Facebook que j'administre : "Généalogie et Histoire en Vendée", sont venus me voir pour affiner nos cousinages (Jannick CHEVRIER, Yann-Richard BROSSEAU), d'autres pour les découvrir (entre autres : Alain TOUZEAU, Jean Yves NAULEAU). Les cousinages les plus proches : nos arrière grands parents sont cousins germains ! 

Les retours de ces rencontres sur les réseaux sociaux font chaud au cœur : 



3 - 

Simplement discuter avec : 

  • des généalogistes plus ou moins passionnés/novices, 
  • des visiteurs pour leur apporter des informations, des liens vers des sites (comme Gallica) ou des connaissances concernant des recherches spécifiques, comme les recherches en Belgique (Marie CAPPART).
  • des visiteurs curieux, 
  • des érudits locaux (Jean-Pierre GUITTONNEAU...)

4 - 

Revoir : 

  • des connaissances comme Sandrine GARCIA-POURRAGEAU du Cercle Généalogique Poitevin ou Alain ROUAULT de Passion-Généalogie 
  • quelques membres du Cercle Généalogique Vendéen que j'ai longtemps côtoyer dans les années 1990-2005, comme Marie Françoise PIVETEAU, Jocelyne SIROUET, Christine GHERARDI...

5 - 

Renouer avec des généalogistes (entre autres : Patrick et Claire TRICHEREAU, Marylène MILCENT) réunis en son temps autour d'une ascendance commune : les descendants VERONNEAU

Dans les années 2000, le groupe se rencontrait plusieurs fois l'an. La dernière rencontre pour ma part date de 2005, puis ce fut le déclin... RDV pris en septembre pour relancer ces rencontres !

Conclusion

J'ai passé une très agréable journée, et le point négatif de mon installation fut vite oublié !

Un tel plaisir de faire toutes ces rencontres et retrouvailles, je ne pensais pas que cette journée allait être aussi riche et intense lorsque je me suis lancé.