lundi 9 mars 2020

Objet ancestral et empreinte visuelle

Pour le généathème de mars, Sophie BOUDAREL nous propose de parler de l'histoire et de la transmission d'un objet de famille.

J'ai assez rapidement pensé à un modeste meuble que beaucoup d'entre vous ont déjà vu sans s'en rendre compte. En effet, ce meuble est un buffet sur lequel est exposé quelques photos de famille et cet ensemble est l'empreinte visuelle de "De Moi à la Généalogie" via mon bandeau de blog, de ma page généalogique Facebook et de mon profil Twitter.


Histoire de ce buffet

Ce meuble est l'un des cadeaux de mariage de mes grands parents paternels, Marcel (1900-1971) et Léonide (1905-2004), unis en mai 1923 sur la commune natale de la mariée, Notre-Dame de Riez en Vendée. 
De qui est venu ce présent ? si je l'ai su, aujourd'hui je serais incapable de vous le dire malheureusement.
Ce meuble se compose de deux parties : 
  • partie haute, un petit vaisselier,
  • partie basse, un buffet à deux portes et deux tiroirs.

Toute leur vie, mes grands parents ont gardés ce meuble. Au gré de leurs nombreux déménagements, dont le premier, le départ de leur Vendée natale à l’automne 1927 pour la Charente, avec l’espoir d’une vie meilleure.

Dans mon enfance, j’ai toujours connu ce meuble au même endroit de la pièce de vie de ma grand-mère Léonide (mon grand-père étant décédé avant ma naissance). 
A l’époque, sur ce meuble se trouvait, entre autre, la boite métallique de couture de ma grand-mère, un poste de radio des années 60 et un moulin à café Peugeot. Sur le vaisselier, un petit chalet en bois, avec un thermomètre et un baromètre, qui voit sortir un homme ou une femme selon la météo, mais aussi un Christ sur sa croix, cette dernière parée d’un chapelet.

 Le buffet chez ma grand-mère en mars 2004 lors son 99ème et dernier anniversaire.

Transmission

Dans mon adolescence, ma grand-mère (nous avions 70 ans d'écart) me déclara vouloir me léguer la plus grande partie de ses meubles, puisque mes six sœurs aînées avaient déjà été "dotées".

De nombreuses années plus tard, après le décès de ma grand-mère, j'ai récupéré ce meuble et me décida à ne me servir que de la partie basse, le buffet, et de lui redonner un coup de jeune. Ma grand-mère le cirait régulièrement mais sans jamais le poncer, ce qui avait fini par lui donner une teinte très foncée. Après un nettoyage, un ponçage et un petit coup de cire de protection, il était prêt à vivre encore de nombreuses années chez moi.



De par son histoire, il était l'objet idéal pour me servir de support d'exposition de portraits et photos de famille, et surtout être partie prégnante de l'empreinte visuelle de ma passion.

Objets en vrac

Je viens de vous parler de cet objet de famille mais j'ai aussi récupéré au fil des années divers autres objets, des plus petits, dont la montre à gousset et l'alliance de mon grand-père paternel dont j'ai déjà parlé sur Twitter lors du #Généalogie30 de juin 2018.



Des objets plus volumineux et encombrants, même lourds, comme le moulin à venter de mon grand-oncle maternel, Armand BOUCHET (1910-1991) récupéré quelques années après sa disparition, ou encore le pressoir à raisins de mon père, récupéré en 2016 après son décès. 

moulin à venter en l'état actuel

en arrière plan le moulin à venter
et au premier plan partie haute du pressoir
pressoir fonctionnel, photo extraite d'une vidéo familiale de 1999

Ces objets hors du temps "reposent", avec de nombreux autres, dans une dépendance de ma maison, qui est devenue un vrai capharnaüm, et sont loin d'être actuellement mis en valeur par manque de place.

mon capharnaüm en 2017


mardi 3 mars 2020

Chroniques des maisons ancestrales

Il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, j'annonçais que par l'avancement de mon projet "maisons ancestrales" (lire ici la genèse de ce projet) j’espérais pouvoir éditer un premier tome des chroniques de ces maisons ancestrales au cours de l'été prochain.


Cette édition se fera en très peu d'exemplaires et n'a pas pour but d'être largement diffusée.

Voulant tout de même partager avec vous, je vous dévoile ci dessous l'introduction (non définitive) de ce premier tome, suivie d'un résumé des chroniques contenues dans ce tome.
"Après de nombreuses années de passion pour la généalogie, donc de nombreuses années de recherches et de collectes d’informations sur mes ancêtres, puis sur leurs lieux de vie, j’ai eu l’envie, et le besoin, de consigner ces informations dans un écrit.
Dans cet écrit, je relate mon histoire ancestrale par le biais des chroniques des habitations. J’entends chronique des habitations ancestrales comme l’histoire commune de mes ancêtres avec leur maison, car comme le dit si bien Thierry SABOT, auteur de la collection THEMA : la maison est à la fois cellule de vie, unité de production, et signe d’inégalité sociale.
Devant l’ampleur de la tâche, je me suis contraint à une période récente qui englobe les 19ème et 20ème siècles. Cette contrainte temporelle est toutefois bonifiée par le grand nombre et la richesse des archives de cette période. 
Durant la période précitée, le nombre d’habitations ancestrales étant déjà très important, je me donne l’opportunité d’étaler mes écrits sur plusieurs tomes. 
Dans ce premier tome, j’ai rédigé la chronique de chacune des habitations dont mes ancêtres furent propriétaire dans la seconde moitié du 19ème siècle. Cela pouvait donc s’agir de propriétés ancestrales plus anciennes mais dont mes aïeux étaient encore propriétaire durant la période susdite.
Les habitations ancestrales plus anciennes, celles de la première moitié du 19ème siècle, ou plus récentes, celles du 20ème siècle, ainsi que les logements loués (métairies, borderies ou autres), feront l’objet de tomes ultérieurs.
Dans cette seconde moitié du 19ème siècle, les habitations ancestrales sont au nombre de 32. Ces habitations sont réparties sur 14 communes de l’époque, sur le département de la Vendée."



Sur la commune de Benet
Dans le village de Nessier, les maisons situées rue de la Fontaine, maisons à l’origine de la partie sud du village. Construites par plusieurs huttiers (1) dans les années 1780 dans le marais de Benet. Mes ancêtres, parmi ceux-là, y vécurent de ces années-là jusqu'en 1903. A l’heure actuelle, des cousins éloignés y vivent encore.

Non loin de là, près de Gorge Bataille, la partie nord à l'origine du village de Nessier, la cabane (2) de la Loge, qui a appartenu à mes ancêtres jusqu’en 1872, et qui était déjà occupée par eux à la fin du 18ème siècle. Elle sera détruite en 1885.

Un peu plus loin, près du village de Banzay, la maison du Pré Paradis construite en 1858 par un ancêtre sur une parcelle acquise peu avant. Elle fut propriété ancestrale jusqu’à une donation en 1888.

Près de là, la maison de la Meugne, construite vraisemblablement au début des années 1800, devient propriété ancestrale en 1817. Mon dernier ancêtre à y avoir vécu, y meurt en 1866.

Sur la commune de Sainte Christine
Dans le village actuel de la Garenne, qui à l’époque de la construction ne se nommait que le bois du Breuil, une maison bâtie en 1844. La dernière aïeule la quitte vers 1874 et elle est transmise à un collatéral qui la vend peu après.

La maison et le moulin dit de Volette, propriétés dès 1803, seront vendus en 1855. Le moulin sera détruit une douzaine d’années plus tard.

Sur la commune de Saint Sigismond
Sur le bord du canal de la vieille Autise, créé en 1833, la maison des Bourgnons fut construite en 1870, et restera dans la famille jusqu’en 1935, mais était louée les 20 dernières années.


Sur la commune de Damvix
Dans le bourg, deux maisons feront l’objet d’une chronique. Ces deux maisons propriétés depuis le 18ème siècle le resteront jusqu’au milieu des années 1850. L’une sera vendue et l’autre donnée à un collatéral.

Sur la Sèvre, une maison, bâtie sur une parcelle acquise en 1864, qui n’eut sans doute pas le temps d’être habitée par mes ancêtres car vendue à peine finie en 1868.

Plus loin, aux cabanes du marais Lussaud, toujours sur la Sèvre, la maison sise actuellement rue des petites cabanes construite en 1855 et vendue en 1903.

Sur la commune de Liez
Dans le bourg, sise rue basse, la propriété, divisée en deux avant d’être de nouveau une seule entité, fut acquise dans la dernière décennie du 18ème siècle et sera vendue près d’un siècle plus tard en 1885 à un collatéral.

Dans le village du Courtiou, la maison acquise en 1803, sera vendue en fin d’année 1880, et détruite dans la décennie.

Dans le village des Plantes, à l’écart, mes ancêtres achètent tardivement une maison, en 1838, transmise après décès en 1865 à une collatérale.

Sur la commune de Saint Pierre le Vieux
Dans le village de la Porte de l’Ile, une petite maison acquise tardivement sous seing privé en 1878 et revendue dès 1889.

Sur la commune de Mervent
Dans le village de la Jamonière, tout d’abord une borderie (3) acquise en copropriété par un ancêtre et son frère dès la première décennie du 19ème siècle, ledit frère la vend en viager à mon ancêtre peu après, puis transmise par testament en 1830 et officiellement habitée par mes ancêtres seulement en 1834. Transmise ensuite par donation, et mon dernier aïeul, à y avoir vécu, décède en 1870. Une trentaine d’année plus tard, elle est vendue.

Dans ledit village, une autre maison fut construite en 1864 sur un terrain hérité, la maison sera vendue en 1901.

  • un billet fut consacré à cette maison lors du challengeAZ 2018 : C comme Champs

Dans le village de la Chopinière, une maison acquise en 1842 par un père et son fils, et sera transmise de façon collatérale après 1889.

Dans le village de la Gajonnière, une borderie acquise en 1798 et transmise à des collatéraux en 1852.

Sur la commune du Simon la Vineuse
Sur l’ancienne commune de la Vineuse, rattachée en 1828 au Simon pour devenir le Simon la Vineuse, au lieu-dit la Crulière, deux maisons qui en n’étaient qu’une à l’origine (achat de 1785), entrent dans les biens ancestraux de façon collatérale en 1815 et par le biais d’un achat en 1843. L’une, quoique bien collatéral dès 1848 y accueille une ancêtre jusqu’en 1861. Elle sera vendue ensuite en 1881. L’autre restera maison ancestrale jusqu’en 1889.

Sur la commune de la Réorthe
Dans le village de la Forêt, deux maisons ancestrales depuis le 18ème siècle qui se sont transmises de partage en donation jusqu’en 1883, puis de façon collatérale. Abandonnées en 1906, elle fut détruite vers 1909.

Sur la commune de Notre Dame de Riez
Dans le secteur nommé la Bloire, maison dite de la Triée, acquise avec son moulin, dit le grand moulin (renommé le moulin rouge après la guerre de Vendée), dans les années 1760. Le moulin est transmis à un collatéral lors d’un partage en 1798. Maison transmise et partagée, la dernière aïeule a y décédée, meurt en 1859. Transmise ensuite de façon collatérale, mon arrière-grand-père, y fut, chez son grand-oncle, domestique jusqu’au décès de ce dernier en 1894.

Dans le secteur du Creux Jaune, la bourrine (4) ancestrale construite vers 1840 sur un terrain acquis en 1801, sera propriété jusqu’à sa destruction en 1897 et la vente du terrain l’année suivante.

Près du moulin rouge, cité plus haut, la bourrine construite vers 1844, sur un terrain acquis après un héritage collatéral, accueillera mes ancêtres jusqu’au décès de la dernière habitante en 1876. La bourrine est détruite et le terrain vendu peu après ce décès.

Près de la métairie de la Fruchette, entre le village de Port Neuf et celui des Boucheries, la bourrine acquise dans les derniers jours de l’année 1871, sera vendue en ruine une douzaine d’années plus tard.

Au lieu-dit les Acacias, sur une parcelle échangée lors d’un héritage collatéral, la maison est construite en 1895. Devenue bien collatéral en 1925, elle héberge néanmoins une aïeule jusqu'en 1939.

Sur la commune de Commequiers
Au lieu-dit la Tonnelle, la maison construite en 1797 sur un terrain acquis en 1791, restera en partie propriété ancestrale jusqu’en 1913, avant de l’être de façon collatéral jusqu’à la fin des années 1950.

Sur la commune du Perrier
Au lieu-dit de la Chaussée du moulin, la maison de la Chaussée, propriété familiale depuis 1742, est transmise par partage et donation au début du 19ème siècle, et perd son moulin transmis à un collatéral puis vendu. Elle sera divisée lors de partage et vente, et finie par être entièrement vendue en 1857.

Sur la commune de Saint Hilaire de Riez
Près de la métairie de la petite Martinière, le moulin et sa maison sont propriétés ancestrale depuis 1773. La maison est transmise de façon collatérale, et vendue en 1821, et le moulin en copropriété. Non loin, une nouvelle maison est construite vers 1792. Cette dernière sera en partie bien ancestral jusqu’en 1853, alors que le moulin fut vendu en 1836 et détruit peu après. La maison fut ensuite bien collatéral jusqu’à la première décennie du 20ème siècle, tout en étant loué depuis 1898.

Sur la commune de Saint Jean de Monts
Dans le village d’Orouët, au pré la Poëlière, la maison est bâtie dans les années 1790 sur un terrain acquis en 1784. Après un partage, la maison reste bien ancestral et collatéral jusqu’en 1872. Mais en partie louée dès la fin des années 1850. 



(1) Huttier : cultivateur qui exploite et vit dans une hutte, ferme typique du marais poitevin.
(2) Cabane : ferme typique du marais poitevin, le cultivateur qui l’exploite et y vit s’appelle un cabanier.
(3) Borderie : petite métairie, avec une notion de surface labourable inférieure.
(4) Bourrine : habitation avec murs en terre et couverte de bourrées d’herbes aquatiques ou roseaux, habitation typique du marais breton.