lundi 24 août 2020

Il y a 100 ans : Lucie, août 1920

En ce début du mois d’août 1920, dans la famille MARTIN, du village de la porte de l’Ile de la commune vendéenne de Saint Pierre le Vieux, aux portes du marais poitevin, il y a effervescence. En effet, la fille aînée de la famille, Lucie âgée de 19 ans va épouser son fiancé, Maurice LAURENT, 24 ans, natif de ladite commune mais installé à Paris depuis peu comme employé des chemins de fer.



Les parents MARTIN, Aristide (1870-1947), charron de son état, et Augustine (1878-1943), et la fratrie de Lucie, Laurence 18 ans, Suzanne 8 ans, Gilbert 6 ans et Raymond bientôt 4 ans, sont heureux de cet événement familial. Tout le monde sait qu’après les noces, Lucie partira pour Paris et qu’ils ne la reverront pas de sitôt.

Le 7, c’est le jour des noces, tout le monde profite une dernière fois de Lucie avant le départ prévu pour la capitale peu après.

Le jeune couple prend le train à Niort pour rejoindre Paris. 

Là-bas, Lucie et Maurice s’installent dans le quartier des Batignolles au 43 de la rue de la Félicité dans le 17ème arrondissement (aujourd’hui s’y trouve l’hôtel de la Félicité, était-ce déjà un hôtel à l’époque ?).

Mais le bonheur du jeune couple est de courte durée, Lucie tombe malade ou est victime d’un accident (recherches à faire) …

Elle est hospitalisée à l’hôpital BEAUJON*, au 208 du Faubourg St Honoré dans le 8ème arrondissement, où elle meurt le 29 peu avant 23 heures … seulement 3 semaines après son mariage …




Sans doute à la demande de la famille MARTIN et du fait de la situation professionnelle de Maurice, le jeune corps de Lucie est rapatrié dans sa commune natale pour y être inhumé dans le cimetière.



Trois ans plus tard Maurice se remarie, il devient chauffeur de bus et meurt à l’âge de 86 ans en 1982 dans le Val d’Oise.

Lucie était la cousine germaine de mon arrière-grand-mère Alexandrine MARTIN (1885-1974).


* Hospice et maison d'éducation construits en 1784 par Nicolas-Claude GIRARDIN pour le financier Nicolas BEAUJON (1718-1786). Dirigée par les sœurs de la Charité, il s'agissait à l'origine d'une institution destinée à recevoir 24 orphelins pauvres de la paroisse, mais dès 1795, elle accueille des malades et devient au début du XIXe siècle un hôpital dépendant de l'Assistance publique. Ce dernier est transféré dans de nouveaux bâtiments à Clichy-sur-Seine en 1935 en conservant le nom d'hôpital BEAUJON tandis que le bâtiment du Faubourg-St-Honoré est transformé en commissariat de police. Aujourd'hui, le bâtiment abrite également diverses activités culturelles de la mairie du 8ème arrondissement. D'un néoclassicisme austère, l'ensemble comprenait à l'origine quatre corps de bâtiments à trois niveaux autour d'une cour à laquelle on accédait par un portique voûté fermé par une grille.


samedi 27 juin 2020

#Défi2706 - 100 mots pour une date

Aujourd'hui, le 27 juin 2020, c'est le jour du premier Salon Virtuel de la Généalogie. De par cet événement, la communauté Généatech a lancé le défi d'écrire en 100 mots autour de la date du 27 juin.

Pour ce défi, j'ai écris sur la vie d'une aïeule vendéenne, Marie MARTINEAU, un prénom et un nom plus que commun en terre vendéenne.

Voici donc 100 mots autour de Marie MARTINEAU :

Marie naît en août 1653 à Saint Hilaire de Riez. C’est là que toute sa vie va se dérouler.
Dernier enfant d’Hilaire et Jacquette BONNIN, elle compte dans sa fratrie une autre de mes ancêtres, sa sœur Jeanne, en âge d’être sa mère …
Mariée à l’âge de 17 ans avec Gilles BABU, un veuf qui a le double de son âge, elle lui donnera trois enfants avant d’être veuve.
Marie convole en secondes noces vers 1678 avec un autre veuf, Etienne MOREAUElle lui donnera six enfants avant de mourir peu avant ses 41 ans, le 27 juin 1694.




vendredi 19 juin 2020

La Grande Guerre - impact familial - Louis DUPOND et Eulalie BIRON

Foyer 2 : Louis DUPOND (1871-1942) & Eulalie BIRON (1874-1947) – Notre-Dame de Riez
(toutes les communes citées se situent en Vendée)

Lors de la mobilisation générale, Louis 43 ans, ouvrier maçon et Eulalie, qui aura 40 ans dans quelques semaines, vivent dans leur bourrine de la Croix Blanche avec leurs deux dernières filles, Florina 11 ans et Léonide 9 ans, ma grand-mère. Leurs trois autres enfants Emilie, 15 ans, Lucie 14 ans et Jérémie 12 ans, sont déjà placés comme domestique de ferme. La mère de Louis, Marie-Rose BURGAUD 70 ans veuve depuis 2 ans, vit avec sa fille Imelda, mère célibataire d’un petit garçon. Ils vivent dans leur maison des Acacias sur ladite commune de Notre-Dame de Riez. Les parents d'Eulalie sont décédés respectivement en 1887 et 1892.

Louis de par son arrêt du développement et donc de sa petite taille, 1.40m, n’a pas fait de service militaire et donc n’est pas mobilisé. Cet arrêt du développement est sans doute lié à une maladie génétique puisque de nombreux membres de sa famille sont de petite taille, son frère aîné Alexandre mesure 1.45m et son frère cadet Toussaint 1.48m. Son fils Jérémie et certains de ses neveux seront aussi de petite taille.

Le couple ne voit, lors de la mobilisation générale, partir qu’un seul neveu, celui d’Eulalie, François BARANGER 33 ans de Saint Hilaire de Riez (fils de François (1851-1901) et de Hortense BIRON (1857-1936))
Les mois suivants, le petit frère de ce dernier, Pierre 19 ans de Beauvoir sur Mer et un cousin germain de Louis, Jérémie ELINEAU 37 ans (fils unique de Pierre (1850-1932) et de Mélanie BURGAUD (1854-1921)), cantonnier de Saint Gilles sur Vie, partent pour le front. Ce dernier est l’unique neveu de Marie-Rose.

Le parrain de ma grand-mère Léonide, Olivier GIRAUDET, fils des anciens voisins de Louis et Eulalie, jeune homme de tout juste 22 ans, incorporé au service militaire depuis octobre 1913, est tué dès septembre 1914 dans la Somme, mais son décès n’est officiellement déclaré qu’en octobre 1920.



En 1915, en février, un autre neveu d’Eulalie est mobilisé, Auguste MILCENT 26 ans de Nieul le Dolent (fils de Félix (1864-1935) et de Angèle BIRON (1864-1925)). Ce dernier meurt seulement quelques jours plus tard de maladie à l’hôpital de Fontenay le Comte sans être aller sur le front, son corps est rapatrié et inhumé à Nieul le Dolent à la demande de sa veuve, Alphonsine CHEVOLEAU (1892-1959), elle restera veuve le reste de sa vie. En mars, c’est le frère de Louis, Toussaint âgé de 39 ans de Notre Dame de Riez qui est mobilisé. Il sera le dernier proche du couple à partir.

Cette même année, en octobre, le cousin Jérémie ELINEAU est reformé. Il décédera chez lui à Coëx en février 1918 de la tuberculose, ses enfants seront adoptés par la nation et sa veuve viendra s'installer chez ses beaux-parents à Saint Maixent sur Vie.

Toussaint quant à lui, après être passé plusieurs fois devant des commissions de réforme pour maladie, finit par être détaché agricole au printemps 1917 et rentre dans son foyer à Notre-Dame de Riez.

En novembre 1917, Imelda, la jeune sœur de Louis, âgée de 33 ans épouse à Notre-Dame de Riez un jeune permissionnaire du 29ème Régiment d’Infanterie, Louis BONHOMMEAU, âgé de 26 ans.

Louis BONHOMMEAU (1891-1929)

La guerre se termine enfin en novembre 1918. Les neveux BARANGER rentrent après avoir été malades et blessés, François en mars 1919 et Pierre en septembre. De même, Louis BONHOMMEAU ne rentre qu’en août 1919.

Durant la grande guerre, ma grand-mère Léonide a été placée comme domestique de ferme chez les parents de son parrain Mort pour la France, Auguste (1858-1928) et Esther JOLY (1862-1935).

Léonide DUPOND (1905-2004) vers 1922

Les apparentés mobilisés de ce foyer (en comptant les alliés unis après la guerre) ne représentent seulement que 6.5% de la totalité des mobilisés de ma généalogie.

Note : vous pouvez retrouver tous les mobilisés de ma généalogie dans ces deux articles : 


A suivre > foyer 3 : Augustin BOUCHET (1882-1957) et Marie MAJOU (1889-1962)


mardi 16 juin 2020

La Grande Guerre - impact familial - Jean PONTOIZEAU et Joséphine RAFFIN

Avant de lire la suite, et si vous ne l'avez pas encore fait, je vous invite à la lecture de l'introduction de cette série de billets.

Foyer 1 : Jean PONTOIZEAU (1865-1940) & Joséphine RAFFIN (1865-1938) - Commequiers

(toutes les communes citées sont en Vendée)

En août 1914, mes arrières grands parents Jean PONTOIZEAU et Joséphine RAFFIN, sont à quelques jours, semaines, de leurs 49 ans. Leurs parents sont déjà décédés, ceux de Jean : Baptiste et Rose MARTINEAU depuis le début des années 1880, ceux de Joséphine : Joseph, depuis le début de l'année 1913, et Eléonore GUERINEAU depuis de nombreuses années, au printemps 1871. De par son âge, Jean n’est pas concerné par la mobilisation générale du 2 août. Ils vivent alors en location dans une petite maison sise au lieu-dit les Barres ferrées (cette habitation n'existe plus depuis de nombreuses années) proche du moulin neuf de la commune de Commequiers. Le couple pauvre vit chichement de journées et a encore la charge de leur dernière fille Marie âgée de 10 ans. Leur fils aîné, mon grand-père, Marcel âgé de 13 ans est déjà domestique de ferme dans les alentours (je ne connais pas le lieu exact, ni le nom de son patron). Le fils de Joséphine, issu d'une première union, Frédéric NORMAND, âgé de 24 ans, n'est pas mobilisable de par sa petite taille et de sa myopie.

Du point de vue purement professionnel, Jean et Joséphine ont peut-être pu se réjouir du départ de nombreux hommes de leur commune et des environs. En effet, cela leur permet d’augmenter les possibilités de travail, mais cela n’est que mon point de vue actuel, cent ans plus tard !

Même si leur foyer n’est aucunement impacté par la mobilisation générale, il en n’est pas de même pour leur environnement familial.

Jean, entre la mobilisation générale et la fin de l’année 1914, voit partir au front :
  • un neveu, Henri BRISSON 20 ans de Challans (fils de Pierre (1861-1943) et de Marie-Rose PONTOIZEAU (1862-1926)),
  • Deux neveux par alliance :
    •  Pierre MOREAU 27 ans aussi de Challans (époux depuis juin 1913 de Marie-Louise BRISSON (1887-1962)), beau-frère du précédent,
    • et Jean-Louis PONTOIZEAU 31 ans de Notre Dame de Riez (époux depuis 1908 de Clémence PONTOIZEAU (1888-1964) et gendre de Auguste (1861-1915) et Clémence PEROCHEAU (1867-1920)),
  • Et un cousin germain, Jean PEIGNE 40 ans de Challans (fils de Louis (1832-1900) et de Marie-Rose PONTOIZEAU (1838-1914), cette dernière étant décédée fin août 1914 !).

Son épouse Joséphine, quant à elle, est touchée de façon plus proche. Sur la même période, elle voit partir :
  • son frère consanguin, Joseph RAFFIN 31 ans de Commequiers,
  • son beau-frère, Jean-Marie BARREAU 36 ans de Saint Maixent sur Vie (époux depuis 1902 de Marguerite RAFFIN (1881-1943))
  • et un cousin germain, Jean-Louis GUERINEAU 35 ans de Saint Hilaire de Riez (fils de Pierre (1833-1912) et de Marie MORINEAU (1842-1916)).

Puis durant l’année 1915, Jean apprend le départ de 8 de ses plus jeunes cousins germains, ayant, tout de même, tous plus de 35 ans, ainsi qu’un autre neveu par alliance, Alexandre DUPE âgé de 36 ans de Saint Christophe du Ligneron (époux depuis janvier 1914 d'Aurélie PONTOIZEAU et gendre de Jean-Louis (1857-1928)). Alors qu’un autre beau-frère de Joséphine, Henri RAFFIN 41 ans de Commequiers (époux depuis 1905 de Marie-Louise RAFFIN (1879-1971), est mobilisé au printemps de ladite année.

Par la suite, aucun autre membre de leur parenté ne sera mobilisé.

En 1917, deux membres des familles de Jean et Joséphine sont réformés car atteint de maladies incurables :
  • Alexandre DUPE, le neveu par alliance de Jean, est réformé en mars pour « asthme et hypertrophie cardiaque », il décédera en mars 1919 chez lui à Saint-Christophe du Ligneron à l'âge de 40 ans.
  • Henri RAFFIN, le beau-frère de Joséphine, réformé en juin, décédera en décembre 1920 de la tuberculose à la Tonnelle de Commequiers, il était alors âgé de 46 ans. Ses enfants avaient été adoptés par la nation dès juillet 1919.
Henri RAFFIN (1874-1920)

La guerre terminée, tous les autres membres des familles de Jean et Joséphine sont rentrés, certains blessés.

Quant au frère de Joséphine, Joseph RAFFIN, après avoir été prisonnier quelques mois à Hameln en Basse-Saxe, est rapatrié en janvier 1919 et rentre à Commequiers en mars.

Joseph RAFFIN âgé (1883-1962)

Le neveu de Jean, Henri BRISSON, aussi prisonnier en Allemagne durant les derniers mois de la guerre, est rapatrié pareillement en janvier 1919 mais ne sera démobilisé qu’en septembre.

Mon grand-père Marcel qui eut 18 ans quelques jours après l’armistice du 11 novembre 1918, échappa de peu à la mobilisation …
Marcel a vécu ses premières années professionnelles durant la grande guerre, il a dû travailler durement pour compenser la rareté de la main d’œuvre agricole.
Il part en octobre 1920 au service militaire.

Marcel PONTOIZEAU (1900-1971) pendant son service militaire

Les apparentés mobilisés de ce foyer ne représentent que 17% de la totalité des mobilisés de ma généalogie.

Note : vous pouvez retrouver tous les mobilisés de ma généalogie dans ces deux articles : 





jeudi 11 juin 2020

La Grande Guerre - impact familial - introduction


De par mes origines vendéennes et deux-sévriennes, la grande guerre n'eut pas d'impact géographique sur le territoire ancestral, contrairement aux départements du nord et de l'est de la France. Mais comme dans toutes les familles, l'impact fut plutôt lié au départ des mobilisés. Ces derniers, âgés de 18 à 45 ans, ont quittés leur foyer, leurs parents pour les plus jeunes, leur femme et leurs enfants pour les plus âgés. Certains ne sont jamais revenus, d'autres reviennent blessés ou malades, et marqués à jamais.


Mes billets à venir, au nombre de quatre (voir plus bas), vont me permettre une analyse familiale sur l’impact de la grande guerre sur mes ancêtres vivants alors. Cette analyse va se baser sur les foyers ancestraux à la veille de la mobilisation d’août 1914, le vécu de ces foyers durant le conflit, et enfin au retour de la guerre au printemps 1919.

Au-delà des foyers ancestraux, j’évoquerais l’impact familial plus largement. En effet, je n’oublie pas que la mobilisation large dépeupla les contrées ancestrales et désorganisa la vie quotidienne et saisonnière de mes ancêtres.

Le point de départ de cette analyse sera les quatre foyers composés par mes arrières grands-parents, en adéquation avec leurs parents, voir grands-parents pour le dernier foyer. Point de départ qui m’a déjà servi à l’analyse statistique de « mes poilus » lors d’un précédent billet.  Ces poilus, « mes » poilus, les combattants de la grande guerre de ma famille (ancêtres, frères, beaux-frères ou cousins …) sont au nombre d'un peu plus d’une centaine. 


mercredi 8 avril 2020

Fin de vie d'une nonagénaire

Jusqu’au décès de ma grand-mère paternelle, Léonide DUPOND veuve PONTOIZEAU, en juillet 2004 à l’âge de 99 ans, sa propre grand-mère paternelle, Marie-Rose BURGAUD veuve DUPOND, était l’aïeule de mon ascendance à avoir vécu le plus longtemps. En effet, Marie-Rose est décédée dans sa 96ème année en 1939.

Ce billet relate la fin de vie de Marie-Rose.

Marie-Rose dans les années 1930 - archives familiales - 


1936


Marie-Rose, 92 ans, vit depuis quelques temps chez son fils aîné Alexandre, 68 ans ancien maçon, et son épouse Marie-Rose MOREAU, 57 ans, dans leur maison du village dit du Moulin Rouge, sur la commune de Notre Dame de Riez en Vendée. Mère et fils font partie de la liste des « vieillards, infirmes et incurables » (loi du 14 juillet 1905) assistés par la municipalité via le bureau de bienfaisance. Marie-Rose est entré dans ladite liste dès 1913 suite à son veuvage et sur décision du conseil municipal du 16 février, et son fils plus récemment. Cette assistance consiste en une pension mensuelle, Marie-Rose la touche à taux plein, soit 50 francs (37,83 euros d’aujourd’hui), Alexandre quant à lui ne perçoit que 30 francs.

Source : Recensement de population de Notre Dame de Riez - 1936 - 

1938


Alexandre qui a eu 70 ans en avril, est tombé malade, et le 9 octobre, il fait une demande à la municipalité pour avoir « l’assistance médicale gratuite » (loi du 15 juillet 1893) afin d’avoir accès aux soins que nécessite sa maladie, une « prostatite ». 

source : Délibérations conseil municipal de Notre-Dame de Riez

Malheureusement, Alexandre meurt le 15 décembre avant que le conseil municipal n’ai pu se prononcer sur sa demande. Mais lors de la session dudit conseil le 22, l’accord est donné pour cette aide, je suppose donc que les frais médicaux furent pris en charge.

Marie-Rose alors âgé de 95 ans (une semaine avant le décès de son fils), sans doute déjà très affaiblie par son grand âge, doit affronter un deuil bien particulier.

Dès lors, elle quitte la maison de son fils, pour s’installer dans son ancien domicile, la maison que son mari avait fait bâtir en 1895, sise au lieu dit les Acacias, quartier du fief du Moulin, à quelques centaines de mètres du Moulin rouge, le long de la voie ferrée. Marie-Rose est prise en charge par son petit-fils Emile BONHOMMEAU, menuisier, et sa jeune épouse Angélina BARBREAU, âgés respectivement de 31 et 27 ans, parent d’une petite Emilienne de 10 ans. 

Maison des Acacias à la fin des années 1990 - photo personnelle - 

1939


Emile devant l’état de sa grand-mère fait, tout d’abord le 17 janvier, une demande d’assistance médicale gratuite pour des soins à domicile. Puis, après une visite de Dr POTEL le 28, sans doute alors que l'état de son aïeule s’aggrave, une nouvelle demande est faite le lendemain cette fois-ci pour une majoration spéciale de son assistance aux vieillards. Cette seconde demande, accompagnée du certificat médical, notifie une paraplégie nécessitant un alitement continuel et l’aide d’une tierce personne pour les soins, et les revenus de Marie-Rose, n’étant que d’un montant total de 90 francs, incluant son assistance mensuelle de 50 francs, ne peuvent suffire aux soins nécessaires. Le conseil municipal dans sa session du 26 février donne un avis favorable aux deux demandes d’Emile.

source : Délibérations conseil municipal de Notre-Dame de Riez

De mémoire familiale, Marie-Rose était surnommée « mémé Seigneur » de par sa piété religieuse. Ses prières journalières devaient l’aider à supporter son grand âge et son handicap. Surtout que la vie ne l’épargne pas pour autant.

En effet, sur cette même période, elle apprend que son autre fils, Louis, mon arrière-grand-père, âgé de 68 ans, vivant tout près, dans sa bourrine de la Croix Blanche, vient d’être hospitalisé en urgences à l’hôpital départemental de la Roche sur Yon (à environ 42 kilomètres) pour « une maladie cérébrale », vraisemblablement un accident vasculaire cérébral. Son épouse Eulalie BIRON, fait aussitôt une demande à la municipalité, le 23 février, d’une assistance médicale gratuite pour son époux, déjà sur la liste des vieillards assistés depuis 1931, pour les frais engendrés par cette hospitalisation.

source : Délibérations conseil municipal de Notre-Dame de Riez

Marie-Rose, après toutes ces épreuves et souffrances en fin de vie, s’éteint au cœur du printemps, le 30 mai en fin d'après midi.
Elle est inhumée près de son mari et très proche de son fils.

Louis les rejoint en 1942, suivi en 1943 par Marie, une des filles de Marie-Rose.

Aujourd’hui, dans le petit cimetière de Notre Dame de Riez, ils sont tous proches, Marie-Rose et ses enfants, petits-enfants et même son arrière-petite-fille Emilienne depuis juin dernier …




lundi 9 mars 2020

Objet ancestral et empreinte visuelle

Pour le généathème de mars, Sophie BOUDAREL nous propose de parler de l'histoire et de la transmission d'un objet de famille.

J'ai assez rapidement pensé à un modeste meuble que beaucoup d'entre vous ont déjà vu sans s'en rendre compte. En effet, ce meuble est un buffet sur lequel est exposé quelques photos de famille et cet ensemble est l'empreinte visuelle de "De Moi à la Généalogie" via mon bandeau de blog, de ma page généalogique Facebook et de mon profil Twitter.


Histoire de ce buffet

Ce meuble est l'un des cadeaux de mariage de mes grands parents paternels, Marcel (1900-1971) et Léonide (1905-2004), unis en mai 1923 sur la commune natale de la mariée, Notre-Dame de Riez en Vendée. 
De qui est venu ce présent ? si je l'ai su, aujourd'hui je serais incapable de vous le dire malheureusement.
Ce meuble se compose de deux parties : 
  • partie haute, un petit vaisselier,
  • partie basse, un buffet à deux portes et deux tiroirs.

Toute leur vie, mes grands parents ont gardés ce meuble. Au gré de leurs nombreux déménagements, dont le premier, le départ de leur Vendée natale à l’automne 1927 pour la Charente, avec l’espoir d’une vie meilleure.

Dans mon enfance, j’ai toujours connu ce meuble au même endroit de la pièce de vie de ma grand-mère Léonide (mon grand-père étant décédé avant ma naissance). 
A l’époque, sur ce meuble se trouvait, entre autre, la boite métallique de couture de ma grand-mère, un poste de radio des années 60 et un moulin à café Peugeot. Sur le vaisselier, un petit chalet en bois, avec un thermomètre et un baromètre, qui voit sortir un homme ou une femme selon la météo, mais aussi un Christ sur sa croix, cette dernière parée d’un chapelet.

 Le buffet chez ma grand-mère en mars 2004 lors son 99ème et dernier anniversaire.

Transmission

Dans mon adolescence, ma grand-mère (nous avions 70 ans d'écart) me déclara vouloir me léguer la plus grande partie de ses meubles, puisque mes six sœurs aînées avaient déjà été "dotées".

De nombreuses années plus tard, après le décès de ma grand-mère, j'ai récupéré ce meuble et me décida à ne me servir que de la partie basse, le buffet, et de lui redonner un coup de jeune. Ma grand-mère le cirait régulièrement mais sans jamais le poncer, ce qui avait fini par lui donner une teinte très foncée. Après un nettoyage, un ponçage et un petit coup de cire de protection, il était prêt à vivre encore de nombreuses années chez moi.



De par son histoire, il était l'objet idéal pour me servir de support d'exposition de portraits et photos de famille, et surtout être partie prégnante de l'empreinte visuelle de ma passion.

Objets en vrac

Je viens de vous parler de cet objet de famille mais j'ai aussi récupéré au fil des années divers autres objets, des plus petits, dont la montre à gousset et l'alliance de mon grand-père paternel dont j'ai déjà parlé sur Twitter lors du #Généalogie30 de juin 2018.



Des objets plus volumineux et encombrants, même lourds, comme le moulin à venter de mon grand-oncle maternel, Armand BOUCHET (1910-1991) récupéré quelques années après sa disparition, ou encore le pressoir à raisins de mon père, récupéré en 2016 après son décès. 

moulin à venter en l'état actuel

en arrière plan le moulin à venter
et au premier plan partie haute du pressoir
pressoir fonctionnel, photo extraite d'une vidéo familiale de 1999

Ces objets hors du temps "reposent", avec de nombreux autres, dans une dépendance de ma maison, qui est devenue un vrai capharnaüm, et sont loin d'être actuellement mis en valeur par manque de place.

mon capharnaüm en 2017


mardi 3 mars 2020

Chroniques des maisons ancestrales

Il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, j'annonçais que par l'avancement de mon projet "maisons ancestrales" (lire ici la genèse de ce projet) j’espérais pouvoir éditer un premier tome des chroniques de ces maisons ancestrales au cours de l'été prochain.


Cette édition se fera en très peu d'exemplaires et n'a pas pour but d'être largement diffusée.

Voulant tout de même partager avec vous, je vous dévoile ci dessous l'introduction (non définitive) de ce premier tome, suivie d'un résumé des chroniques contenues dans ce tome.
"Après de nombreuses années de passion pour la généalogie, donc de nombreuses années de recherches et de collectes d’informations sur mes ancêtres, puis sur leurs lieux de vie, j’ai eu l’envie, et le besoin, de consigner ces informations dans un écrit.
Dans cet écrit, je relate mon histoire ancestrale par le biais des chroniques des habitations. J’entends chronique des habitations ancestrales comme l’histoire commune de mes ancêtres avec leur maison, car comme le dit si bien Thierry SABOT, auteur de la collection THEMA : la maison est à la fois cellule de vie, unité de production, et signe d’inégalité sociale.
Devant l’ampleur de la tâche, je me suis contraint à une période récente qui englobe les 19ème et 20ème siècles. Cette contrainte temporelle est toutefois bonifiée par le grand nombre et la richesse des archives de cette période. 
Durant la période précitée, le nombre d’habitations ancestrales étant déjà très important, je me donne l’opportunité d’étaler mes écrits sur plusieurs tomes. 
Dans ce premier tome, j’ai rédigé la chronique de chacune des habitations dont mes ancêtres furent propriétaire dans la seconde moitié du 19ème siècle. Cela pouvait donc s’agir de propriétés ancestrales plus anciennes mais dont mes aïeux étaient encore propriétaire durant la période susdite.
Les habitations ancestrales plus anciennes, celles de la première moitié du 19ème siècle, ou plus récentes, celles du 20ème siècle, ainsi que les logements loués (métairies, borderies ou autres), feront l’objet de tomes ultérieurs.
Dans cette seconde moitié du 19ème siècle, les habitations ancestrales sont au nombre de 32. Ces habitations sont réparties sur 14 communes de l’époque, sur le département de la Vendée."



Sur la commune de Benet
Dans le village de Nessier, les maisons situées rue de la Fontaine, maisons à l’origine de la partie sud du village. Construites par plusieurs huttiers (1) dans les années 1780 dans le marais de Benet. Mes ancêtres, parmi ceux-là, y vécurent de ces années-là jusqu'en 1903. A l’heure actuelle, des cousins éloignés y vivent encore.

Non loin de là, près de Gorge Bataille, la partie nord à l'origine du village de Nessier, la cabane (2) de la Loge, qui a appartenu à mes ancêtres jusqu’en 1872, et qui était déjà occupée par eux à la fin du 18ème siècle. Elle sera détruite en 1885.

Un peu plus loin, près du village de Banzay, la maison du Pré Paradis construite en 1858 par un ancêtre sur une parcelle acquise peu avant. Elle fut propriété ancestrale jusqu’à une donation en 1888.

Près de là, la maison de la Meugne, construite vraisemblablement au début des années 1800, devient propriété ancestrale en 1817. Mon dernier ancêtre à y avoir vécu, y meurt en 1866.

Sur la commune de Sainte Christine
Dans le village actuel de la Garenne, qui à l’époque de la construction ne se nommait que le bois du Breuil, une maison bâtie en 1844. La dernière aïeule la quitte vers 1874 et elle est transmise à un collatéral qui la vend peu après.

La maison et le moulin dit de Volette, propriétés dès 1803, seront vendus en 1855. Le moulin sera détruit une douzaine d’années plus tard.

Sur la commune de Saint Sigismond
Sur le bord du canal de la vieille Autise, créé en 1833, la maison des Bourgnons fut construite en 1870, et restera dans la famille jusqu’en 1935, mais était louée les 20 dernières années.


Sur la commune de Damvix
Dans le bourg, deux maisons feront l’objet d’une chronique. Ces deux maisons propriétés depuis le 18ème siècle le resteront jusqu’au milieu des années 1850. L’une sera vendue et l’autre donnée à un collatéral.

Sur la Sèvre, une maison, bâtie sur une parcelle acquise en 1864, qui n’eut sans doute pas le temps d’être habitée par mes ancêtres car vendue à peine finie en 1868.

Plus loin, aux cabanes du marais Lussaud, toujours sur la Sèvre, la maison sise actuellement rue des petites cabanes construite en 1855 et vendue en 1903.

Sur la commune de Liez
Dans le bourg, sise rue basse, la propriété, divisée en deux avant d’être de nouveau une seule entité, fut acquise dans la dernière décennie du 18ème siècle et sera vendue près d’un siècle plus tard en 1885 à un collatéral.

Dans le village du Courtiou, la maison acquise en 1803, sera vendue en fin d’année 1880, et détruite dans la décennie.

Dans le village des Plantes, à l’écart, mes ancêtres achètent tardivement une maison, en 1838, transmise après décès en 1865 à une collatérale.

Sur la commune de Saint Pierre le Vieux
Dans le village de la Porte de l’Ile, une petite maison acquise tardivement sous seing privé en 1878 et revendue dès 1889.

Sur la commune de Mervent
Dans le village de la Jamonière, tout d’abord une borderie (3) acquise en copropriété par un ancêtre et son frère dès la première décennie du 19ème siècle, ledit frère la vend en viager à mon ancêtre peu après, puis transmise par testament en 1830 et officiellement habitée par mes ancêtres seulement en 1834. Transmise ensuite par donation, et mon dernier aïeul, à y avoir vécu, décède en 1870. Une trentaine d’année plus tard, elle est vendue.

Dans ledit village, une autre maison fut construite en 1864 sur un terrain hérité, la maison sera vendue en 1901.

  • un billet fut consacré à cette maison lors du challengeAZ 2018 : C comme Champs

Dans le village de la Chopinière, une maison acquise en 1842 par un père et son fils, et sera transmise de façon collatérale après 1889.

Dans le village de la Gajonnière, une borderie acquise en 1798 et transmise à des collatéraux en 1852.

Sur la commune du Simon la Vineuse
Sur l’ancienne commune de la Vineuse, rattachée en 1828 au Simon pour devenir le Simon la Vineuse, au lieu-dit la Crulière, deux maisons qui en n’étaient qu’une à l’origine (achat de 1785), entrent dans les biens ancestraux de façon collatérale en 1815 et par le biais d’un achat en 1843. L’une, quoique bien collatéral dès 1848 y accueille une ancêtre jusqu’en 1861. Elle sera vendue ensuite en 1881. L’autre restera maison ancestrale jusqu’en 1889.

Sur la commune de la Réorthe
Dans le village de la Forêt, deux maisons ancestrales depuis le 18ème siècle qui se sont transmises de partage en donation jusqu’en 1883, puis de façon collatérale. Abandonnées en 1906, elle fut détruite vers 1909.

Sur la commune de Notre Dame de Riez
Dans le secteur nommé la Bloire, maison dite de la Triée, acquise avec son moulin, dit le grand moulin (renommé le moulin rouge après la guerre de Vendée), dans les années 1760. Le moulin est transmis à un collatéral lors d’un partage en 1798. Maison transmise et partagée, la dernière aïeule a y décédée, meurt en 1859. Transmise ensuite de façon collatérale, mon arrière-grand-père, y fut, chez son grand-oncle, domestique jusqu’au décès de ce dernier en 1894.

Dans le secteur du Creux Jaune, la bourrine (4) ancestrale construite vers 1840 sur un terrain acquis en 1801, sera propriété jusqu’à sa destruction en 1897 et la vente du terrain l’année suivante.

Près du moulin rouge, cité plus haut, la bourrine construite vers 1844, sur un terrain acquis après un héritage collatéral, accueillera mes ancêtres jusqu’au décès de la dernière habitante en 1876. La bourrine est détruite et le terrain vendu peu après ce décès.

Près de la métairie de la Fruchette, entre le village de Port Neuf et celui des Boucheries, la bourrine acquise dans les derniers jours de l’année 1871, sera vendue en ruine une douzaine d’années plus tard.

Au lieu-dit les Acacias, sur une parcelle échangée lors d’un héritage collatéral, la maison est construite en 1895. Devenue bien collatéral en 1925, elle héberge néanmoins une aïeule jusqu'en 1939.

Sur la commune de Commequiers
Au lieu-dit la Tonnelle, la maison construite en 1797 sur un terrain acquis en 1791, restera en partie propriété ancestrale jusqu’en 1913, avant de l’être de façon collatéral jusqu’à la fin des années 1950.

Sur la commune du Perrier
Au lieu-dit de la Chaussée du moulin, la maison de la Chaussée, propriété familiale depuis 1742, est transmise par partage et donation au début du 19ème siècle, et perd son moulin transmis à un collatéral puis vendu. Elle sera divisée lors de partage et vente, et finie par être entièrement vendue en 1857.

Sur la commune de Saint Hilaire de Riez
Près de la métairie de la petite Martinière, le moulin et sa maison sont propriétés ancestrale depuis 1773. La maison est transmise de façon collatérale, et vendue en 1821, et le moulin en copropriété. Non loin, une nouvelle maison est construite vers 1792. Cette dernière sera en partie bien ancestral jusqu’en 1853, alors que le moulin fut vendu en 1836 et détruit peu après. La maison fut ensuite bien collatéral jusqu’à la première décennie du 20ème siècle, tout en étant loué depuis 1898.

Sur la commune de Saint Jean de Monts
Dans le village d’Orouët, au pré la Poëlière, la maison est bâtie dans les années 1790 sur un terrain acquis en 1784. Après un partage, la maison reste bien ancestral et collatéral jusqu’en 1872. Mais en partie louée dès la fin des années 1850. 



(1) Huttier : cultivateur qui exploite et vit dans une hutte, ferme typique du marais poitevin.
(2) Cabane : ferme typique du marais poitevin, le cultivateur qui l’exploite et y vit s’appelle un cabanier.
(3) Borderie : petite métairie, avec une notion de surface labourable inférieure.
(4) Bourrine : habitation avec murs en terre et couverte de bourrées d’herbes aquatiques ou roseaux, habitation typique du marais breton.

samedi 15 février 2020

J'ai 45 ans et mes trisaïeux aussi !

Au printemps 2016, j'avais eu l'idée, quelques mois après mon anniversaire, de vous exposer un instantané de la vie de mes aïeux au même âge que le mien. Cet instantané décrit en quelques lignes la vie de mes ascendants, de mon père à mes arrières grand-pères, lors de leur 41 ans et 3 mois.

Aujourd'hui, pour mes 45 ans, je réitère l'exercice, mais cette fois-ci avec mes trisaïeux, mes ancêtres de sexe masculin à la 5ème génération.

Sur huit trisaïeux, seuls six ont atteint leur 45 ans. 
MAJOU Louis, sosa 26, n'a vécu que 25 années (1863-1888) et POUVREAU François, sosa 28, s'est éteint à l'âge de 41 ans (1840-1881).

Vous allez donc pouvoir découvrir, à un instant T, six vies uniques, et bien sûr différentes, six vies vendéennes entre 1871 et 1910.

Répartition géographique de mes trisaïeux lors de leur 45 ans

Les 45 ans de mes trisaïeux.


PONTOIZEAU Jean « Baptiste » Louis, sosa 16 : 45 ans le samedi 3 février 1877

Natif de la commune de Challans, Baptiste est un homme de 1.66m, boiteux, métayer en communauté familiale. Cette communauté est composée, depuis le décès du patriarche en septembre 1874, de Baptiste et de son épouse Rose MARTINEAU (1831-1881) ainsi que son beau-frère, Louis PEROCHAUD (1842-1898), et sa sœur cadette, Henriette PONTOIZEAU (1842-1880), et leurs enfants. 



La famille exploite, depuis près de 20 ans, la métairie du Caillou blanc dans le village des Chênes de Challans, appartenant et construite par la famille IGNARD. La surface d’exploitation de ladite métairie est de 53 hectares avec un cheptel (bœufs, vaches, veaux et génisses) d’une valeur d'environ 2000 francs (dont 500 francs au propriétaire). Le prix du fermage est de 1000 francs annuel.



Marié depuis 1856 avec Rose, leurs cinq enfants, Jean 19 ans, Augustin 16 ans, Marie-Rose 14 ans, Jean 11 ans, mon AGP et François 8 ans, vivent encore tous dans la communauté.
Peu de temps avant cet anniversaire, fin janvier, Baptiste et sa famille avaient mis en terre la matriarche, Marie JOLLY, dernière épouse du patriarche et mère du beau frère PEROCHAUD
Cette année 1877, sera l’année du renouvellement du bail à ferme de la métairie.


RAFFIN François « Joseph », sosa 18 : 45 ans le lundi 19 juin 1882

Joseph, du haut de son 1.56m, est maçon, mais aussi charpentier et tonnelier selon les saisons et la demande. Il demeure à la Tonnelle sur la commune de Commequiers, sa maison natale, en périphérie du bourg. 



Il y vit avec sa troisième épouse, Henriette CAILLONNEAU (1841-1914) et leurs filles, Marie-Louise 3 ans et Marguerite 16 mois. Ses filles aînées, issues de sa première union, sont placées comme servantes, la dernière Joséphine, 16 ans, mon AGM, l'est depuis quelques mois. Joseph et son épouse auront un fils d’ici une année.
En plus de ses activités professionnelles, Joseph exploite son jardin d’environ 150m² et une vigne, pour sa consommation personnelle. Le jardin et la vigne sont mitoyens de la maison de la Tonnelle. Joseph va aussi à la chasse avec son vieux fusil.



Joseph licitera avec ses filles aînées, dès leur majorité, pour obtenir la pleine propriété de la maison familiale, dont la superficie du terrain est de 3 ares dont 35m² pour la maison. 
Cette dernière, maison basse typique, qui ne compte à l’époque qu’une pièce unique, est chichement meublée.


DUPOND André Alexis prénommé usuellement « Alexandre », sosa 20 : 45 ans le mercredi 17 mars 1886

Alexandre est un journalier, blond aux yeux bleu d’1.55m. Il vit en location depuis environ 3 ans dans un logement au Port neuf, village de la commune de Notre Dame de Riez, près des marais et non loin de la Vie. Ce logement appartient à un cousin, MILCENT Henry (1832-1909). Notre Dame de Riez est sa commune natale.



Alexandre est l’époux depuis 20 ans de Marie-Rose BURGAUD (1843-1939), et le couple a eu 8 enfants dont deux fils décédés à quelques semaines. A cette date anniversaire, les deux fils aînés dont, Louis 15 ans, mon AGP, sont déjà placés comme domestique de ferme chez des oncle et grand'oncle. Ne reste au foyer que les quatre derniers : Toussaint 10 ans, Marie 7 ans, Rosalie 4 ans et Imelda 14 mois. 



La famille avait dû quitter 3 ans plus tôt, la bourrine que les beaux-parents d'Alexandre avaient acquise à quelques centaines de mètres de là, près de la métairie de la Fruchette, pour loger sa famille au début de la décennie précédente. Le délabrement de cette dernière la rendant inhabitable, la famille l’abandonne et elle fut vendue en ruines.
Une petite quinzaine d’années plus tôt, Alexandre avait eu affaire à la justice et avait connu la prison pendant une année pour une mauvaise histoire de vol.


BIRON Jean-Louis, sosa 22 : 45 ans le jeudi 9 mars 1871

Natif de la commune de St Hilaire de Riez, Jean-Louis est un journalier d’1.60m, et souffre d’asthme. Il vit depuis son mariage, en 1853, dans la bourrine de son épouse, Marie MASSONNEAU (1833-1892), au Creux Jaune près du champ de foire de la commune de Notre Dame de Riez, à plusieurs centaines de mètres de sa maison natale, la petite Martinière. 



Sa femme est enceinte de quelques mois de leur sixième fille. Il n’y a seulement que quelques mois que leur dernière-née, Eulalie est décédée peu après ses 2 ans.  
La bourrine familiale est construite sur un terrain contenant de nombreux ajoncs (d’où son nom relatif à la couleur jaune), mais aussi quelques rangs de vignes et un jardin, pour le quotidien alimentaire de la famille.



Indigente, la famille de Jean-Louis est secourue par la charité de la commune, et ses trois filles aînées sont placées comme servante dès leurs 10 ans environ.  La dernière en date, Eglantine 11 ans, l’est depuis quelques mois seulement.
A cette date anniversaire, le foyer de Jean-Louis n’a donc qu’une seule fillette, Angèle âgée de 7 ans.


BOUCHET Louis « Henri », sosa 24 : 45 ans le lundi 9 juin 1884

Henri, homme d’1.57m, est cultivateur et marchand d’osiers, mais aussi pêcheur.
Veuf depuis 2 ans d’Alexandrine CAQUINEAU, il vit avec ses six enfants âgés de 16 à 2 ans, dont le dernier, Augustin, mon AGP, a survécu au décès de sa mère une semaine après sa naissance. 
La famille d'Henri demeure dans sa maison, en bordure de la Sèvre Niortaise aux Cabanes du marais Lussaud à Damvix.



La maison est composée de deux chambres avec grenier au dessus, une écurie, un four et un fournil, et se trouve sur un terrain d'environ 8 ares. Cette maison, construite en 1855 par ses parents, lui appartient par le biais d’une donation parentale de 1878, faite de sa mère, Louise METHAYER (1806-1884). Par ailleurs, sa mère, vit avec lui, cette dernière étant veuve depuis août 1883. 
Il est aidé dans l’éducation de ses enfants par ses beaux-parents, Jean CAQUINEAU (1810-1890) et Véronique MITTARD (1822-1892) dont son beau-père toujours éclusier, malgré son âge très avancé, aux Bourdettes à quelques centaines de mètres de chez Henri



Henri est propriétaire de nombreux pré-marais et bois, dont la grande majorité lui sont venus de la donation parentale.
Henri était le père « putatif » de la fameuse Célina qui occupa une partie de mon année généalogique 2017 !


MARTIN Jules Auguste « Alexandre », sosa 30 : 45 ans le jeudi 17 février 1910

Alexandre, châtain aux yeux « châtains » d’1.72m, vit en location rue des Tombeaux dans le bourg de Benet. Il y demeure avec son épouse, Eglantine ROYER (1865-1934), et leur fils Alexandre qui vient d’avoir 18 ans. 



Père et fils travaillent pour Eugène BOURDEAU (1870-1945) comme carrier dans les carrières de Richebonne de Benet. 



Depuis mai 1908, Alexandre par le biais d’une donation faite par sa mère, Marie JOURNOLLEAU (1839-1924), est propriétaire de la nue-propriété de la maison parentale située sur le bord de l’Autise sur la commune de St Sigismond, à environ 7.5 kms de chez lui.
Alexandre est déjà grand-père plusieurs fois par ses deux filles aînées ; Alexandrine, mon AGM, 24 ans épouse POUVREAU qui vit dans le bourg de St Sigismond (environ 8 kms) et qui a trois enfants de 6 à 2 ans, et Mélina, 23 ans épouse BOUTIER, qui vit dans le bourg de Villiers en Plaine (environ 7.5 kms), qui a deux enfants dont le second vient de naître ce 14 février !
Alexandre, « assez doux de nature » à quelques soucis avec l’alcool, puisqu’il fut condamné à 1 mois de prison avec sursis quelques années plus tôt, en 1905, par le tribunal de Niort, pour « coups et blessures » sous l’emprise de l’alcool sur plusieurs personnes dont son épouse !
Il est le seul de mes trisaïeux vivants à leur 45 ans à savoir signer ...