Qui était Néné LU ?
Tout d'abord, le terme néné signifie mémé en patois dans le marais poitevin.
Alors qui est cette aïeule que l'on surnommée Néné LU à la fin de sa vie au début des années 1920 ?
Le nom LU vient du diminutif en patois du patronyme JOURNOLLEAU = JOURNOLLU.
Néné LU était donc ma sosa n° 61 à la 6ème génération : JOURNOLLEAU Marie, l'arrière grand mère de ma grand mère maternelle POUVREAU Louise ...
Cette appellation de Néné LU m'a été transmise par ma grand'tante RENAUD Suzanne (ma "marraine" généalogique) au début de mes recherches, lors de mes séjours généalogiques chez elle et son mari, BOUCHET Armand mon grand oncle maternel, à la Garenne de Ste Christine (85).
En effet, ma grand tante a connu dans son enfance au début des années 1920 (elle était née en 1915) dans ledit village de la Garenne, cette vieille voisine, apparentée par son second époux, que l'on surnommée donc Néné LU. D'ailleurs, cette vieille aïeule n'avait plus "toute sa tête" à la fin de sa vie ... Quelques années plus tard, en 1950, Suzanne deviendra la belle soeur de l'arrière petite fille de Néné LU, ma grand mère Louise ...
Vue Google Street View, l'allée qui mène à la maison de mes grand'oncle et tante à la Garenne, c'est cette même allée qui mène à la maison où Néné Lu vivait à la fin de sa vie ... |
Maintenant, voici en quelques paragraphes la première partie de la biographie de Néné LU :
JOURNOLLEAU Marie
Née le 25 mai 1839 dans le bourg de Ste Christine, dans la marais poitevin. Son grand père maternel, GUILLOT Louis 58 ans et son oncle GUILLOT François 21 ans, meuniers du moulin de la commune, déclarent la naissance à la mairie.
Extrait du cadastre de Ste Christine datant de 1835 |
A sa naissance, ses père et mère étaient âgés de 42 ans et 26 ans.
Deuxième enfant de Pierre et Françoise, en effet avant Marie, le couple avait eu une petite Françoise en juin 1834 mais qui meurt en novembre 1837.
Quelques années avant sa naissance, de grands travaux furent réalisés dans le lieu de vie de la famille, un bras de l'Autise fut canalisé pour créer le canal de la vieille Autise qui fut mis en service en 1833. Long de 10 kilomètres, il permet de relier la cité de Courdault, à la Sèvre Niortaise à La Barbée sur la commune de Damvix, via St Sigismond.
Port de St Sigismond sur le canal de la vieille Autise |
Dans la prime enfance de Marie, ses grands parents paternels Pierre (né en 1763) et BOEUF Marie (née vers 1762) se font construire une petite maison dans le nouveau village du fief du bois du Breuil créé près du canal sur la commune de Ste Christine. Malheureusement avant la fin de la construction sa grand mère meurt en mai 1843. La maison finit, la famille avec le grand père s'y installe quelques temps avant le décès de ce dernier en janvier 1844. Pierre, le père de Marie, ayant financé la construction, hérite de cette maison, ainsi que la petite vigne attenante.
Le village change de nom l'année suivante et devient la Garenne.
Extrait du cadastre de Ste Christine datant de 1835 |
Marie devient la grande sœur de Pierre en février 1847, puis quelques années plus tard de Clémentine en février 1853. Dans cette même période, Marie assiste à Ste Christine au mariage de ses oncles maternels, François, Jacques et André.
Marie est devenue adolescente, elle est placée comme servante. On la retrouve lors du recensement de population de 1856, chez la veuve BERTON, SOULISSE Louise au Prieuré près du bourg de Ste Christine, le Prieuré compte pas moins de 10 domestiques ou servantes (beaucoup natifs de la Garenne dont ses futures belles sœurs FLEURET).
Les grands parents maternels de Marie, Louis (né en 1781) et POUSSON Marie (née en 1790), devenus âgés ont quittés le moulin de Ste Christine (qui sera détruit vers 1867) et se sont installés chez leur fils François au moulin dit Guérinet sur la commune de St Georges de Rex (79) où ils meurent respectivement en 1858 et 1860.
Entrée du Prieuré au début du 20ème siècle |
Marie est maintenant une jeune fille, et sans doute grâce à sa tante maternelle, GUILLOT Marie (décédée en mai 1861) épouse de CHABOT François charpentier de son état, qui vit sur la commune de Coulon (79), elle trouve une place de servante sur ladite commune. Là, à la métairie de Mantais, Marie rencontre un jeune domestique MARTIN Louis Alexandre usuellement prénommé Alexandre. Ce dernier vient d'être exempté de service militaire car son frère aîné Auguste y est.
Marie, âgée de 23 ans et Alexandre, âgé de 21 ans se marient le 20 octobre 1862 en la mairie de la commune de Coulon. Sont présents les parents de Marie, ainsi que le père d'Alexandre, Abraham journalier de 53 ans de Niort (79). Sa mère, RIBRAULT Marie est décédée lors qu'il n'était qu'un enfant en 1847. Aucun membre des familles comme témoin, Alexandre et Marie ont choisi des amis. Alexandre signe l'acte, Marie déclare ne le savoir faire.
Le jeune couple s'installe dans le bourg de St Sigismond à environ 1 kilomètre de la Garenne en longeant le canal de la vieille Autise le long du chemin de hallage. Alexandre est journalier.
C'est là, que le premier enfant de Marie et d'Alexandre voit le jour le 17 février 1865, Jules Auguste Alexandre, l'enfant sera usuellement prénommé Alexandre comme son père. (il est mon sosa n° 30 à la 5ème génération).
Le dernier jour de cette dite année 1865, le père de Marie, Pierre, meurt dans sa maison à la Garenne à l'âge de 68 ans à 11 heures du matin.
En 1868, Pierre, le petit frère de Marie, entre au service militaire comme Garde Mobile au 35ème Régiment de marche mobile (Armée de Paris).
Après quelques années de mariage, en décembre de ladite année 1868, le couple réussi à acheter un terrain de 6 ares environ, près du chemin de hallage à la limite des communes de St Sigismond et de Ste Christine, sur des parcelles dites "les Bourgnons", à quelques centaines de mètres de la Garenne. Cet achat a été concrétisé par la vente de terres en août qu'Alexandre avait hérité de sa mère. La transaction avec GELLE Pierre est faite sous seing privé pour un montant de 150 francs payable à la St André de 1869, soit le 30 novembre.
Le 30 janvier 1870, Marie met au monde son deuxième fils, Joseph Aristide Cyprien, usuellement prénommé Aristide, dans le bourg de St Sigismond.
Peu de temps après, au cours de l'année 1870, Marie et Alexandre font construire une maison sur leur terrain, avec l'aide du maçon de St Sigismond, PERRIN Jean, et s'y installent. Ils deviennent cultivateurs, Marie est souvent dite ménagère.
En juillet 1870, la France entre en guerre contre la Prusse, Pierre, le frère de Marie y participe du 16 septembre au 7 mars 1871.
Le jeune couple s'installe dans le bourg de St Sigismond à environ 1 kilomètre de la Garenne en longeant le canal de la vieille Autise le long du chemin de hallage. Alexandre est journalier.
C'est là, que le premier enfant de Marie et d'Alexandre voit le jour le 17 février 1865, Jules Auguste Alexandre, l'enfant sera usuellement prénommé Alexandre comme son père. (il est mon sosa n° 30 à la 5ème génération).
Signature d'Alexandre père |
Recensement de Population de St Sigismond, le bourg, 1866 |
En 1868, Pierre, le petit frère de Marie, entre au service militaire comme Garde Mobile au 35ème Régiment de marche mobile (Armée de Paris).
Après quelques années de mariage, en décembre de ladite année 1868, le couple réussi à acheter un terrain de 6 ares environ, près du chemin de hallage à la limite des communes de St Sigismond et de Ste Christine, sur des parcelles dites "les Bourgnons", à quelques centaines de mètres de la Garenne. Cet achat a été concrétisé par la vente de terres en août qu'Alexandre avait hérité de sa mère. La transaction avec GELLE Pierre est faite sous seing privé pour un montant de 150 francs payable à la St André de 1869, soit le 30 novembre.
Peu de temps après, au cours de l'année 1870, Marie et Alexandre font construire une maison sur leur terrain, avec l'aide du maçon de St Sigismond, PERRIN Jean, et s'y installent. Ils deviennent cultivateurs, Marie est souvent dite ménagère.
Extrait Google Maps |
Nous sommes maintenant, en 1872, et le 3 mars, Marie accouche d'une petite fille, Joséphine Marie Louise, usuellement prénommée Marie.
Et, à la fin de ce même mois, le 31 mars, Abraham, le beau père de Marie meurt à l'hospice de Niort à l'âge de 63 ans.
Recensement de Population de St Sigismond, l'Autise, 1872 |
Pierre, le frère de Marie, domestique après son retour de son service militaire, épouse une jeune servante de la commune de Ste Christine, PIGEAUD Alexandrine âgée de 21 ans, le 20 octobre 1873. Alexandre est le témoin de son beau frère.
Clémentine, la jeune soeur de Marie, maintenant domestique chez BERNARD Louis cultivateur sur le village d'Anjugé de la commune de Benet à quelques kilomètres de la Garenne. Là, elle y rencontre son futur époux GELOT Ferdinand domestique dans la même ferme ! Ferdinand épouse Clémentine le 18 janvier 1876, Alexandre est le premier témoin de l'épouse, son frère Pierre le deuxième.
Recensement de Population de St Sigismond, l'Autise, 1876 |
Un an plus tard, le 11 juillet 1877, Alexandre et Marie assiste au mariage de Françoise avec son patron. Françoise et François ont tous les deux 64 ans. Alexandre est le témoin de sa belle-mère.
A cette époque, en plus de la culture de la terre, Alexandre et son beau frère Pierre deviennent scieurs de long, en effet depuis une trentaine d'années la culture des peupliers se développe dans le marais et la première scierie mécanique est apparue au début de la décennie.
Carte postale d'illustration |
Acte de décès registre EC de St Sigismond |
biens immeubles : au Bourgnon de St Sigismond, une maison et quaireux sur un are.
biens mobiliers : deux lits estimés à 40 francs, une armoire estimée à 20 francs, une met estimée à 3 francs, 3 chaises estimées à 1 francs, 6 draps pour 9 francs et enfin linges et hardes à usage personnel des époux estimés à 6 francs.
A l'automne 1879, Françoise, la mère de Marie, autorisée et assistée de son second époux François CHARRIER, décident de faire le partage des biens de la Garenne entre ses enfants. Le 8 octobre, la famille se retrouve dans la maison de la Garenne pour la venue du notaire de Maillezais, Me GARNIER. Clémentine reçoit la maison familiale, soit le tiers nord de la parcelle, Pierre reçoit quant à lui, les deux tiers restant de la parcelle, et Marie est dédommagée par ses frère et sœur par une soulte de 366.66 francs au total. Par ce même acte, Pierre achète à sa sœur Clémentine la maison ...
Malgré cet héritage, les premières années du veuvage sont sans aucun doute très difficiles, Marie est de nouveau journalière et son fils aîné Alexandre quitte l'école pour devenir aussi journalier.
Recensement de Population de St Sigismond, l'Autise, 1881, avec le report d'Alexandre oublié ! |
Marie a maintenant la quarantaine, elle est ménagère et elle épouse à l'âge de 45 ans, le 26 mai 1884 un veuf de la Garenne, FLEURET Jacques (né le 29 décembre 1833) cultivateur âgé de 50 ans. Marie connait Jacques depuis longtemps puisqu'ils ont grandit tous les deux à la Garenne et qu'il est le frère des anciennes collègues de Marie lorsqu'elle était servante au Prieuré, Henriette (future grand-mère de ma grand'tante RENAUD Suzanne) et Françoise. Ce dernier est veuf de GACHIGNARD Henriette depuis février 1882. (FLEURET Jacques est donc le grand oncle de RENAUD Suzanne).
Quelques jours avant son union, le 17 mai, Marie, avait fait faire par Me GARNIER, notaire à Maillezais, l'inventaire des biens meubles de sa maison pour protéger ses enfants mineurs issus de sa première union. Le totale de la prisée s'élève à près de 600 francs dont 200 francs de moutons. Cet inventaire a été fait en présence d'Auguste MARTIN, l'oncle et tuteur desdits enfants de Marie.
A peu près à cette même période, le fils aîné de Marie, Alexandre, domestique âgé de 19 ans a rencontré une jeune fille de la commune de Mervent au nord du marais à une petite trentaine de kilomètres, ROYER Eglantine âgée de 18 ans (dont je vous ai parlé lors de mon billet sur ma lignée cognatique), cette dernière tombe enceinte à l'été ! A la fin de l'hiver, le 2 mars 1885, Eglantine met au monde une petite Alexandrine (mon arrière grand mère sosa n° 15) chez une accoucheuse sur la commune de Vouvant. Alexandre reconnait l'enfant et le déclare à la mairie. Marie est donc devenue pour la première fois grand mère.
Quelques semaines plus tard, le 16 juillet 1885 Alexandre épouse Eglantine sur la commune natale de cette dernière, Mervent, Marie assiste au mariage.
Première partie de l'acte de mariage MARTIN-ROYER, EC de Mervent |
Première partie de la fiche matricule du fils aîné de Marie |
En 1886, Aristide, le second fils de Marie, est aussi domestique et ne vit plus avec sa mère, lors du recensement de population de ladite année.
Recensement de Population de Ste Christine, la Garenne, 1886 |
Marie a 50 ans le 25 mai 1889.
Au printemps 1890, Aristide, le second fils de Marie, passe au conseil de révision au chef lieu du canton, à Maillezais. On apprend qu'il mesure 1,69m et surtout qu'il est borgne de l'oeil gauche. Aristide est donc exempté à cause de son handicap.
registre de conscription de Fontenay le Comte, canton de Maillezais, classe 1890 |
L'avant dernier jour de ce mois de mars, Marie perd sa tante maternelle GUILLOT Françoise qui meurt à la Garenne âgée de 68 ans et épouse en troisièmes noces depuis seulement 18 mois de GUENON Pierre. Cette dernière avait léguée à Marie par testaments, de juillet 1890 et du 21 mars, quelques jours avant son décès, sa garde robe et son linge d'une valeur totale de 175 francs en récompense des soins apportés, et la moitié indivise dans une pièce de marais de 75 ares.
Recensement de Population de Ste Christine, la Garenne, 1891 |
C'est durant l'été 1891 que Marie apprend qu'elle va devenir grand mère pour la troisième fois. Sa belle fille Eglantine est en effet enceinte après le retour de son époux. Avant l'accouchement, comme de tradition dans le monde agricole à la St Michel (le 29 septembre), la famille prend une ferme dite le grand bois sur la commune de Benet, non loin de la ferme où vit la tante d'Alexandre, Clémentine. L'entrée dans les lieux fut organisée lors de la signature d'un bail en juin chez Me GIRAUD, où Marie et son époux sont cautions pour le jeune couple. C'est dans ladite ferme, qu'Eglantine met au monde son fils Jules Alexandre, usuellement prénommé Alexandre (comme son père et son grand père), le 27 janvier 1892 au matin. Marie accueille donc son premier petit fils.
A suivre ...
très bel article, tu as fait une passionnante découverte à ce que je vois, j'aimerais en faire autant.
RépondreSupprimerjoli billet
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