samedi 3 novembre 2018

C comme Champs

Aujourd'hui, 3ème jour du ChallengeAZ, je vous propose d'aller faire une balade dans les Champs.

Nos ancêtres possédaient, selon leurs moyens, quelques ares de terre ou plusieurs dizaines, voir centaines d'ares de terre. 

Ces champs, terres labourables ou pâtures, ont pu rester dans la même famille pendant plusieurs générations ou seulement quelques années.
Chaque champ, terre, portait un nom, nos ancêtres parlaient toujours de leurs terres par leur nom pour mieux les situer.
Certains champs finirent même par accueillir une habitation suite à des partages de terre.

Je vous propose de découvrir, via le cadastre et actes notariés, un champ devenu par suite de division parcellaire, le lieu où mon aïeul construisit sa maison en 1864. 

Ce champ, nommé le Pâtis aux bœufs est situé sur la commune de Mervent en Vendée.


Le nomination de ce champ est très parlante et ne demande aucune explication.

En 1811, sur la cadastre primitif, cette terre labourable fait partie de la métairie de la Jamonière et appartient à Mr DISSAIS, propriétaire demeurant à Poitiers. Elle a une surface de 118,60 ares et porte le numéro 283 de la section D dite des Ouillères.



En 1828, mon ancêtre Jean GOUPIL (1758-1839), sosa 250, alors âgé de 70 ans, achète par adjudication la métairie de la Jamonière, qu'il exploite depuis de nombreuses années (déjà en 1811).

En 1838, Jean et son épouse Jeanne BOUCHER (1769-1849) font devant notaire une donation partage à leurs enfants. Le pâtis aux bœufs fait partie du lot de leur fille Françoise (1801-1842), épouse de Louis ROYER (1801-1889), sosa 124 & 125.


En 1845, à Mervent, la deuxième version du cadastre est établi. Le pâtis aux bœufs est maintenant dans la section C dite des Ouillères et porte le numéro 75. Une petite portion a été extraite de la parcelle pour devenir une parcelle indépendante, le C74, sur la pointe de la parcelle originelle, elle appartient à la sœur de Françoise, autre Françoise (1806-1854) épouse de Jean POUPIN (1807-1876).
Ce champ couvre maintenant une surface de 113,50 ares. 



Vous pouvez voir que le total des parcelles 74 et 75 ne correspond pas à la surface originelle de 1811 ?!

En 1863, mon aïeul Louis ROYER, fait le partage des biens de sa défunte épouse entre ses enfants.
Lors de ce partage, mon aïeul Jean (1833-1920), sosa 62, obtient le lot n°4 dont :
29 ares au midi de la parcelle C75, terre au pâtis des Bœufs. 
La parcelle est donc divisée, le reste de la parcelle : 
36,20 ares au milieu au lot 5, soit pour Françoise (1835-1918), 
et 34,17 ares au nord au lot 3 soit pour Antoine (1841-1906).



lot de Jean lors du partage de 1863
Peu de temps après ce partage, Jean fait bâtir une maison sur sa portion du pâtis aux Bœufs.

Sur le cadastre rénové, on voit que la parcelle fut plusieurs fois divisées par la suite.
En 1901, après son deuxième veuvage, Jean décide de vendre tous ses biens. 
Il vend donc sa maison du pâtis aux bœufs et part vivre chez sa fille.

la maison, à l'abandon en juin 2018
Voilà, en quelques lignes, l'histoire d'un champ, le Pâtis aux bœufs, sur lequel mes ancêtres ont travaillé et vécu pendant près d'un siècle.

2 commentaires:

  1. Intéressante synthèse de l'évolution d'une parcelle, bonne continuation pour le challenge AZ

    RépondreSupprimer
  2. Notre cadastre modernisé a perdu toute son âme en supprimant les noms de chaque parcelle. Merci de rappeler dans ton article les noms des champs !

    RépondreSupprimer