vendredi 23 novembre 2018

T comme Tricentenaire et destins croisés

Aujourd'hui, pour le ChallengeAZ, je vous propose de croiser les destins de 4 ancêtres qui n'ont en commun que le fait d'être nés vers 1718 et d'être, bien sûr, mes ascendants ! 
C'est donc leur Tricentenaire ...


Vers 1718, en effet, car aucun de mes ascendants nés à cette période n'a une date exacte de naissance.

1718

Deux hommes et deux femmes, le hasard fait bien les choses.
Voici ces destins croisés, classés par numéro sosa, tous les lieux cités sont en Vendée sauf mention contraire.


Pierre RANSIN, sosa 178.


Né vers 1718, sans doute sur la paroisse de St Jean de Monts, il est le fils de Pierre (ca 1690-1757) et de Madeleine GUILBAUD (ca 1690-1767). Je lui connais au moins un frère cadet Jacques (ca 1720-1749) marié en 1741 et décédé avant 30 ans.
Marié le 29 janvier 1744 sur ladite paroisse avec Marie MARTINEAU, jeune fille native de la paroisse voisine du Perrier, Pierre a environ 25 ans, Marie la vingtaine. Ils auront 9 enfants nés entre 1744 et 1762. Vers 1754, la famille quitte St Jean de Monts et s’installe sur la paroisse de St Hilaire de Riez.
Seulement 4 de leurs enfants vont se marier. Seul le destin de leur dernier fils m’est inconnu.
Pierre meurt en avril 1789 dans le quartier des Bouts de St Hilaire de Riez, quelques semaines avant la Révolution Française, il avait environ 71 ans. Sa veuve lui survit jusqu’en 1802.
Dans aucun des actes de sa vie, je n’ai retrouvé de mention de profession.


Marie MORICE, sosa 303.


Marie est née vers 1718 sur la paroisse du Perrier, fille de Jean (ca 1685-1742) et de Marguerite GROUSSEAU (ca 1689-1742). Je ne lui connais que 2 sœurs, Catherine (ca 1715-1742) décédée célibataire et Jeanne née et décédée en 1723 sur la paroisse de Soullans.
Mariée en septembre 1735 sur ladite paroisse de Soullans, a environ 17 ans, avec Jacques GABORIT (ca 1713-1785) un jeune homme d’une vingtaine d’années, natif de la paroisse de Sallertaine. Marie met au monde 7 enfants entre 1737 et 1753 à Soullans. Dans cette période, Marie perd ses parents à quelques jours d’écart en avril 1742.
Marie y meurt en octobre 1753 à environ 35 ans, son dernier fils n’a que 9 mois. Son mari, ne se remarie que 3 ans plus tard. 


Florence TIREBOIS, sosa 393.


Florence voit le jour vers 1718 sur la paroisse de St Pierre le Vieux. Elle est le 4ème enfant connu de Pierre (1686-1755) laboureur et de Marie LAURENT (1683-1749), mariés vers 1710 sur ladite paroisse, où ils sont nés tous les deux. Après elle, encore 4 autres enfants verront le jour. Florence, ainsi que quatre de ses frères et sœurs s’uniront avec une fratrie METAYER.
En effet, Florence s’unit à près de 30 ans avec Michel METAYER (1721-1749) le 22 novembre 1747 sur la paroisse de Maillezais, paroisse où la famille METAYER exploite la métairie de la Pierrière. Ce même jour, sa sœur Jeanne et son frère Pierre, épousent respectivement Jacques et Anne METAYER. Six ans plus tôt, un double mariage avait déjà uni les deux familles.
Florence met au monde un premier fils en 1748, mais un an plus tard, son époux meurt à 28 ans en septembre 1749. Florence est alors enceinte de quelques mois et accouche de son 2eme fils en février 1750. Cette même année en octobre son fils aîné meurt à 2 ans.
Florence s’unit en secondes noces en janvier 1753 à environ 35 ans sur la paroisse de Maillé, avec André BOUCHET, un jeune homme de 27 ans, pêcheur natif de la paroisse de Taugon mais vivant à Maillé. Le couple aura 4 enfants entre 1754 et 1761 et s’installe vers 1757 sur la paroisse de Damvix.
Entre 1775 et 1780, Florence assiste aux mariages de quatre de ses enfants.
Florence meurt le 20 juillet 1784 à Damvix à environ 66 ans. Son époux meurt à une date inconnu après 1794.


Gilles MARSAULT, sosa 478.


Gilles né vers 1718 sur la paroisse de Coulonges les Royaux (aujourd’hui Coulonges sur l’Autise dans les Deux-Sèvres) et il est le 7ème et dernier enfant de Pierre (1673-1727) métayer laboureur et de Jeanne GALAIS (ca 1675-1743). Orphelin de père avant ses 10 ans, sa famille s’installe sur la paroisse voisine d’Ardin à une date inconnue.
En février 1743, Gilles épouse, Marie BEJEAU (1721-1795), la jeune sœur de son beau-frère, Claude (1704-1780). Gilles a alors environ 25 ans, Marie 21 ans. Le couple a 7 enfants en 20 ans sur ladite paroisse d’Ardin. Gilles, tout comme son père, est métayer laboureur. Trois de ses enfants se marient et deux restent célibataires.
Gilles meurt le 25 juillet 1768 sur la paroisse de Ste Ouenne, a environ 11 kilomètres à l’est d’Ardin, il a alors environ 50 ans et je ne sais pourquoi il meurt en ce lieu !
Après son décès,  au milieu des années 1770, sa famille part s’installer dans le village de Villeneuve, sur la paroisse de Benet, 15 kilomètres au sud d’Ardin. C’est là que ses enfants se marient et que son épouse décède en 1795.

jeudi 22 novembre 2018

S comme Sieurs

Pour cette lettre du ChallengeAZ, je vous propose de découvrir les quelques Sieurs que j'ai dans mon ascendance directe.

Ce propos ne concernera que mes ascendants directs, car bien entendu de nombreux collatéraux possédèrent aussi ce titre.

Sieur, est tout simplement un titre honorifique donné à un fermier ou marchand aisé, voir un rentier, sans pour autant être noble. Sieur de "..." signifiait que l'on était propriétaire d'un lieu, très souvent une grosse ferme, devenu plus tard maison bourgeoise ou l'inverse !

Actuellement, dans mon ascendance directe, je retrouve 9 lieux qui se sont transmis plus ou moins directement. Ils sont tous situés sur le département actuel de la Vendée.

Alemagne (Sieur d').

Lieu situé sur la paroisse de Fontaines, même si je n'ai toujours pas pu le localisé précisément !

Le premier ancêtre connu propriétaire du lieu est Julien BRUNET, né vers 1510, sosa 55580, au milieu du XVIème siècle, il est notaire et tabellion royal à Fontenay, et greffier de la sénéchaussée dudit lieu. Julien décède avant 1567.
La propriété d'Alemagne, ira à son fils aîné François, qui décède lui-même avant 1584. 
En 1606, c'est son propre fils, Julien qui est sieur d'Alemagne. Il est alors curateur aux causes de sa cousine germaine Françoise BRUNET lors du partage du père de cette dernière, Nicolas, sosa 27790, l'oncle de Julien.



Epaissière (Sieur de l').

Lieu dont je vous ai déjà parlé avec le billet L de ce challenge.


La Chaume (Sieur de).

Lieu situé sur la paroisse de Bournezeau, vraisemblablement dans le village de la Coussay.


Charles BERNARDIN, né vers 1660, sosa 1694, est dit sieur de la chaume le jour de son "abjuration de l'hérésie de Calvin" le 28 septembre 1685 à Bournezeau. 


Cette mention est retrouvée aussi lors du baptême de sa fille en décembre de la même année.
Ce dernier meurt en 1738 dans le village de la Coussay.


La Gaschère (Sieur de).

Lieu situé sur l'ancienne paroisse de Ste Gemme des Bruyères.


René ROBIN, né vers 1600, sosa 6948, décède en 1652 audit lieu. 


Son fils, aussi René, né vers 1635, sosa 3474, y décède aussi prématurément en octobre 1666, il n'est marié que depuis 14 mois. Sa veuve se remarie en 1670, elle est alors dite dame de Bourneuf !


La Maison neuve (Sieur de).

Lieu situé sur la paroisse d'Auzay, mais non localisé.

Nicolas BRUNET, né vers 1555, sosa 27790 (déjà cité plus haut) est sieur de la Maison neuve dès 1582, suite au décès de son oncle maternel, Antoine DELESPEE auparavant sieur dudit lieu. Nicolas est un marchand aisé. 
A son décès en 1606, le lieu revient à sa fille aînée, Marie BRUNET, sosa 13895, et à son gendre Jean GODEREAU (auparavant sieur de l'Epaissière) sosa 13894 par une transaction chez Me ROBERT à Fontenay. 


Elle sera ensuite transmise, vers 1640-1645, à leur fille unique Madeleine, sosa 6947, épouse depuis 1620 de Jacques GAUVAIN, sieur des Baillières (voir plus bas), sosa 6946.
A leur décès, c'est l'un de leurs fils, Jean GAUVAIN qui en hérite, il y décède en 1699 a environ 64 ans, et sa veuve en 1716.



La Vandrie (Sieur de).

Lieu situé sur l'ancienne paroisse de Ste Gemme des Bruyères.


Pierre CACAULT, né vers 1625, sosa 3472, est sieur de la Vandrie, mais ne semble pas y vivre car il est procureur fiscal sur la paroisse d'Oulmes à plusieurs dizaines de kilomètres. Ce lieu doit être un héritage maternel.


Son fils Jean, né en 1657, sosa 1736, est aussi dit sieur de la Vandrie. En 1685, il est dit avocat en parlement, en 1696, greffier de la seigneurie d'Oulmes et en  1700, avocat au siège présidial de Poitiers et assesseur de la baronnie d'Oulmes. 
Père et fils meurt à quelques jours d'écart à l'été 1705 à Oulmes.
Pierre (1690-1726), le fils de Jean, hérite de la Vandrie.


Les Baillières (Sieur).

Lieu situé sur la paroisse de Sérigné, mais non localisé, vraisemblablement dans le bourg.

Jacques GAUVAIN, né vers 1595, sosa 6946, fils et petit fils de marchand de ladite paroisse de Sérigné. 


Jacques achète ou fait construire les Baillières. Après son mariage en 1620 et après avoir hérité la Maison neuve de ses beaux parents vers 1640-1650 (voir plus haut), ce lieu n'est plus cité.


Les Hilleau (Sieur).

Lieu situé sur l'ancienne paroisse de Chavagnes en Pareds, mais non localisé.

Jacques PELLON, né vers 1610, sosa 6950, est dit sieur des Hilleau entre 1650 et son décès en 1669. 


Je vous ai déjà parlé de lui avec le billet B comme Bâtardes.


Le Fief (Sieur).

Lieu situé sur l'ancienne paroisse de Puymaufrais, vraisemblablement dans le village de l'Augouère.

Jacques BRETHE, né en 1658 sur la paroisse de St Martin des Noyers, sosa 3378, est sans doute devenu sieur du Fief par son union en 1677 avec Marguerite BARREAU, sosa 3379.


Jacques lors de son décès en 1708 est simplement dit "Jacques du Fief", 


De même lors de son décès son épouse, est dite Madame du Fief !
Aucun de ses enfants n'aura ce titre.


Hormis, les sieurs de la Chaume et du Fief, tous les autres sont les ascendants de mon aïeul Jean CACAULT né en 1700 à Oulmes, sosa 868. 


Marchand aisé, c'est lui qui installe la famille CACAULT à Bouillé vers 1740.




mercredi 21 novembre 2018

R comme Rapidité

Dans le cadre du ChallengeAZ, je vais vous parler aujourd'hui de la Rapidité de certains de mes ancêtres à se remarier suite à un veuvage.


A notre époque, ils nous semblent raisonnable qu'après un veuvage, un délai de plusieurs mois, voir années se passe avant de refaire sa vie.

Autrefois, les mœurs étaient différentes et il ne fallait pas perdre son temps pour que le foyer continue de "tourner".

Dans mon ascendance directe, trois hommes se sont remariés en moins de six semaines !
Les voici :

- André DUPONT (1737-1789/1796) sosa 160.

André, métayer laboureur, est veuf de sa première épouse, Marie JOLLY (ca 1740-1789), sosa 161, le 4 mai 1789 à Commequiers (85). 


Alors âgé de 52 ans, ses enfants sont déjà grands, malgré tout il se remarie en secondes noces le 16 juin suivant sur la paroisse voisine de Coëx avec Louise CHAUTEAU, une "vieille fille" de 41 ans. 



Son veuvage n'aura donc duré que : 1 mois et 12 jours !


- François BELION (ca 1648-1722) sosa 3890.

François, perd sa première épouse, Suzanne CASSE, le 7 mars 1678 sur la paroisse Notre-Dame de Niort (79). Il a une trentaine d'années et des enfants en bas-âge. 


Il épouse en secondes noces le 20 avril suivant sur la même paroisse Marie FAUGERET (1647-1723), sosa 3891, jeune veuve (depuis le 30 mai 1676) avec aussi des enfants en bas-âge.



Le veuvage de François aura duré une journée de plus que celui d'André : 1 mois et 13 jours !


- Pierre SOULLICE (1683-1747) sosa 940.

Pierre, tailleur d'habits, est veuf pour la seconde fois le 10 janvier 1727, lorsque sa femme Catherine BOBIN, sosa 941, meurt à 41 ans à Benet (85), trois semaines après son dernier accouchement. Pierre a alors 43 ans.


Il se remarie pour la 3ème fois, le 24 février suivant avec une veuve de 47 ans, Marie AUDURIER (1680-1755).



Le veuvage de Pierre n'aura duré que : 1 mois et 14 jours !


Pour les femmes de mon ascendance, le délai est un peu plus long, mais deux ancêtres se sont unis dans un délai de moins de 4 mois !
Les voici :

- Michelle MILLAUD (ca 1645-1705) sosa 1467.

Michelle est veuve le 19 avril 1689, lorsque son époux, Jacques NEAU, sosa 1466, meurt à environ 50 ans à St Hilaire de Riez (85). Michelle a environ 45 ans et a encore deux fillettes d'une dizaine d'années en charge.


Le 11 août suivant, Michelle épouse le beau-père d'une de ses filles, Jacques SIMON, sosa 1464, âgé d'environ 60 ans, veuf depuis le 28 novembre 1688.



Le veuvage de Michelle a donc duré : 3 mois et 23 jours !


- Marie SAUVAGET (ca 1650) sosa 1051.

Marie perd son premier mari, Louis THOMAS, le 3 mars 1688 à Challans (85). Louis avait 40 ans, Marie doit être légèrement plus jeune, et a plusieurs enfants en bas-âge.


Le 1er juillet suivant, Marie épouse en secondes noces Etienne TRICHEREAU, un veuf d'un âge inconnu.



Marie sera restée veuve : 3 mois et 27 jours  !

Voici donc ma petite liste d'aïeux qui n'ont pas voulu perdre de temps ...


mardi 20 novembre 2018

Q comme QUINCARLET

La lettre Q du ChallengeAZ me permet de vous parler d'une dynastie de notaires protestants en Poitou, les QUINCARLET.

Trois Jacques, qui ont exercés pendant plus d'un siècle sur les Baronnies de Gascougnolles à Vouillé et de Bougouin à Chavagné (aujourd'hui la Crèche) dans les Deux-Sèvres actuellement.


Ces trois notaires étaient bien entendu lié familialement. Sur Généanet, les généalogistes ne sont pas tout à fait d'accord sur le lien entre les deux derniers Jacques, certains les disent oncle et neveu, d'autres père et fils. Le premier étant par contre bien le père du second.

Pour chacun d'eux, je vais lister les actes que j'ai pu retrouver pour mes ancêtres (je n'ai pas mentionné ici les actes de collatéraux).

Le premier Jacques exerça sa charge de 1563 à 1607 sur la Baronnie de Gascougnolles.

Signature en 1564

- En 1569, suite au décès de Thomas SAINT-MARTIN, sosa 61556, sa veuve Marie BODECT, sosa 61557, fait le partage de la communauté sise au Vignault de Prailles, entre ses enfants dont des mineurs sous tutelle.

- En 1582, le 17 janvier, contrat de mariage de Pierre PAPOT, sosa 30776, et de Jacquette MADIER, sosa 30777.

- En 1588, le 25 mars, succession-partage de feu Jean MADIER, sosa 61554, époux de Pernelle PESRAULT, sosa 61555, de la Groie Parthenay de Thorigné.

- En 1596, le 11 janvier, les héritiers d'Arnollet PAPOT, sosa 61552, afferment tous les domaines du susdit PAPOT.

- En 1606, succession de Pernelle PESRAULT.


Le second Jacques, dit l'aîné, exerça de 1602 à 1649, sur les deux baronnies citées plus haut.

Signature en 1634

- En 1624, le 13 août, contrat d'apprentissage de Pierre MICHELET, sosa 7690, de tailleur d'habits chez Pierre BABOU.

- En 1631, le 17 mai, Françoise FRESLARD, sosa 15381, est arrentée par son ancienne maîtresse la "Haute et Puissante Louise de VIVONNE" épouse du seigneur de Bougouin, pour les 10 ans passés à son service.

- En 1634, le 11 janvier, contrat de mariage de Pierre MICHELET, cité plus haut, avec Jeanne JUSTEAU, sosa 7691.


Le troisième Jacques, dit le jeune, exerça de 1629 à 1674 sur la seule baronnie de Bougon à Chavagné.

Signature en 1671
- En 1648, le 20 avril, contrat de mariage de Pierre BERLOUIN, sosa 7702, et de Jeanne d'AVAILLES sa seconde épouse.

- En 1663, le 8 février, contrat de mariage de Suzanne BERLOUIN, sosa 3851 et de son premier époux, Jean PAPOT.

- En 1671, le 16 janvier, contrat de mariage de Jean MOCHON, sosa 3850 et de Suzanne BERLOUIN, citée au dessus.

- la même année, le 18 novembre, inventaire des meubles de la communauté PAPOT-BERLOUIN.


Comme vous avez pu le voir mes ancêtres ont eu recours aux services des QUINCARLET sur plus d'un siècle.


lundi 19 novembre 2018

P comme Pasteur Pierre POUGNARD du Poitou

La lettre P du ChallengeAZ, me permet de vous présenter un personnage important parmi mes collatéraux, le Pasteur Pierre POUGNARD, dit Dézerit, un pasteur du renouveau protestantisme de l’Ouest.


Dans mon Poitou ancestral, le protestantisme a tenu une grande place. De nombreuses familles ont été protestantes, et une, la famille POUGNARD a même eu en son sein un pasteur, Pierre.

Pierre est le 10ème enfant de Daniel (ca 1682-ca 1732) laboureur métayer et de Marie VANDIER (1687-ca 1761), mes sosa 1932 & 1933. Il voit le jour le 23 mars 1731 dans le village de Chamier sur la paroisse d'Azay le Brûlé (79) et reçoit le même jour le baptême catholique. 


Très tôt orphelin de père, il restera vraisemblablement sous le giron familial, puisque son frère aîné Daniel a déjà 24 ans lors de sa naissance.
Sa famille est protestante depuis longtemps, malgré les abjurations forcées de ses ancêtres lors des dragonnades de 1681 et 1685.

Après la révocation de l’Edit de Nantes en 1685, l’Eglise réformée fut d’abord dans le désarroi mais pu se ressaisir et se réorganiser en sortant peu à peu d’une période de la clandestinité.

 « Vers 1740, les églises protestantes du Poitou commencèrent à se reconstituer et le 31 mars 1744 eut lieu, à Prailles, le premier synode poitevin au Désert (période de plus d’un siècle entre la révocation de 1685 et l’Edit de tolérance de 1787, mais divisée en deux, la première plus violente avec de nombreuses persécutions jusqu’aux environs de 1760, la seconde, plus apaisée avec une tolérance relative). Si les persécutions violentes avaient cessé depuis peu (le dernier pasteur martyr du Poitou périt sur le gibet en août 1738 (source : bulletin de la Société Historique du Protestantisme Français n° 54 de 1905, page 308)), la situation des protestants restait précaire et les tracasseries ne leur étaient pas épargnées : emprisonnement ou enfermement dans des couvents, baptême ou re-baptême forcé des enfants par les ministres catholiques, destruction ou fermeture de temples, dispersion d'assemblées de prière, le tout assorti parfois d'agressions physiques et souvent de pressions morales qui nous paraissent aujourd'hui intolérables. »

Après cette mise en contexte, revenons-en à Pierre et à son parcours.

Tout d’abord élève puis proposant, c’est à dire qu’il avait été examiné en synode et qu’il avait été habilité à prêcher des propositions ou sermons, auprès du pasteur Pierre GAMAIN dit Lebrun, il passe ensuite quelques années au séminaire de Lausanne en Suisse pour parfaire sa formation.
C’est d’ailleurs, durant cette période où Pierre était étudiant auprès de GAMAIN qu’il fut le dimanche 10 mai 1750, lors d’une assemblée surprise près de Prailles, surpris et qu’ils purent, lui et son maître s'échapper de justesse.

Attendu pour son aide précieuse par GAMAIN, il reçut la consécration en janvier 1760 et le synode du Poitou du 4 mars suivant l’adjoint audit GAMAIN.

C'est sans doute dès cette époque, que Pierre prend le pseudonyme Dézerit, vraisemblablement en rapport avec son activité au "désert".

GAMAIN et Pierre sont maintenant 2 pour desservir les 14 églises du Poitou. Pierre va se donner corps et âme à son ministère. Ainsi, on sait qu’en seulement 3 ans, de 1760 à 1763, il va célébrer 478 mariages et 1584 baptêmes ! Un autre exemple de sa tâche, le 9 février 1763, 20 mariages et 10 baptêmes … 
Cette charge de travail se complète par de nombreuses démarches pour l’église réformée :
- Susciter des vocations,
- L’organisation de colloques et synodes, 
- Diverses correspondances avec les autres provinces, 
- Des requêtes au pouvoir royal pour demander plus de tolérance et de justice.

C’est donc avec impatience que les deux pasteurs attendent de nouveaux collègues. 

En effet, ils écrivent au séminaire de Lausanne « Nous ne pouvons plus suffire pour répondre aux diverses occupations qui se présentent et se multiplient chaque jour » le 2 octobre 1764, demandant au séminaire de Lausanne qu'on leur envoie TRANCHEE au plus vite En 1765, le pasteur TRANCHEE arrive donc, suivi en 1768, par le pasteur GIBAUD.

Grâce à un écrit d’août 1762, conservé à la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (SHPF), on apprend que la santé de Pierre est chancelante.

Malgré tout cela, son ancien maître et collègue le marie le 26 décembre 1765 avec Marie DELECHELLE, jeune femme de l’Angoumois, plus précisément de Villefagnan, âgée d’environ 28 ans, Pierre a déjà 34 ans.


Ils auront à ma connaissance qu’un fils unique, Pierre-Henry né en novembre 1769.

C’est à cette époque qu’il écrit le « Vocabulaire secret d'un pasteur du Poitou au XVIIIe ». Cet écrit est conservé en 3 copies, une à la Société Historique du Protestantisme Français à Paris, une au musée du Désert dans le Gard et une autre copie au musée du Protestantisme de l’Ouest à Monsireigne en Vendée.

Folio 22 du "vocabulaire" de Pierre

Après le renfort de deux autres pasteurs en juin 1771, les frères METAYER, Jacques et Pierre, Pierre officie en Saintonge, à Jonzac, St Just, Marennes et Bourcefranc et en Angoumois, à Segonzac, en 1771 et 1772.
On peut noter ses périodes d'absences sur ses registres aux dates suivantes :
- du 24 juin au 4 août 1771, 
- du 23 décembre 1771 au 8 février 1772, 
- du 7 septembre au 4 octobre 1772, 
- du 6 décembre 1772 au 25 janvier 1773.

En juin 1773, Pierre demande au Synode de Poitou un an de congé, il signe son dernier acte le 22 juin. Sa demande acceptée, en juillet, Pierre part du Poitou et retourne officier en intérim en Angoumois (premier acte le 1er août) mais suite à une place vacante, il est admis officiellement à partir de juin 1774 pour des honoraires de 800 livres, à une place de pasteur dans ces provinces de Saintonge et Angoumois. Est-ce pour sa santé que Pierre a décidé de quitter le Poitou ? ou pour ces honoraires plus avantageux qu’en Poitou ?

Ce poste englobe les églises de Segonzac, chez Piet, St Fort et Mortagne.

En Poitou, c’est un ami de Pierre, François GOBINAUD  dit Bazel qui le remplace.

En 1774 et 1775, Pierre revient quelques fois en Poitou, à Pouzauges par exemple.

Sa santé se dégradant, son secteur de prêche n’est désormais que les églises de Jonzac, et plus précisément, au temple situé dans le village de chez Piet sur la paroisse de Lignières-Sonneville et de Segonzac.

l'église chez Piet, se trouve dans une zone très rurale avec seulement des chemins pour aller d'un village à l'autre
En 1782, le colloque de Saintonge et d’Angoumois signale que « la maladie fâcheuse que vient d’essuyer Mr POUGNARD, nostre pasteur, exige plusieurs mois de repos et l’usage de quelques remèdes pour parvenir au rétablissement de sa santé, qui était déjà affaiblie depuis longtemps avant l’accident qu’il vient d’éprouver ». Considérant que Pierre est « hors d’état de fonctionner et surtout de voyager » le synode demande de lui adjoindre de l’aide. C'est sans doute pour cela que le registre s'arrête en octobre 1782.

dernier acte conservé de Pierre le 16 octobre 1782
A partir de là, il n’exerce plus guère et sur une lettre (conservée à la bibliothèque de la SHPF) du 15 août 1783 qu’il envoie à son ami pasteur, GOBINAUD, il dit « ma santé est toujours beaucoup chancelante, je vaque néanmoins à mes fonctions ».

Pierre meurt à Segonzac, le 14 mars 1784 à l’âge de 52 ans.

« La douleur de la mort de Pierre se fit sentir vivement dans les églises, il laissait en effet un souvenir béni, d’un caractère doux et pacifique quoique ferme, il sut se faire apprécier et aimer de tous ceux qu’il approcha » (extrait du bulletin de 1889 de la Société Historique du Protestantisme Français).

Sa veuve devra réclamait à plusieurs reprises « l’entier paiement des arrérages du à feu mon mari par l’église de chez Piet ». De même, on lui demande de restituer de nombreux documents que son mari avait en sa possession, comme « un recueil des pasteurs et églises du Royaume qui subsistaient  avant la révocation de l’Edit ».

En juin 1784, par le synode qui lui donne un remplaçant, son fils âgé d’une quinzaine d’années est accepté au nombre des étudiants pasteur de la province de Saintonge.

Ce dernier exercera quelques temps au temple de la Tremblade, après avoir été consacré par le Synode de Gémozac en avril 1791. C’est dans cette ville de la Tremblade qu’il se marie fin 1792 (religieusement) et début 1793 (civilement) et y fonde une famille. Il y sera « agent communal » dans la période post-révolutionnaire, tout en étant greffier de la justice de Paix.

Sa veuve, Marie DELECHELLE, retournée vivre à une période inconnue dans sa commune natale de Villefagnan, y meurt en avril 1808 à 72 ans, c’est un neveu qui déclare son décès.

Son fils Pierre-Henry, meurt propriétaire à Arvert en 1832 à 62 ans.
Son petit-fils, Pierre-Henry, né en 1795, exercera la profession de notaire puis de juge de Paix du canton de la Tremblade. En 1865, il écrit un « Guide des Juges de Paix ». Il meurt en 1872 à 77 ans à la Tremblade.

Les registres conservés de Pierre pour le Poitou, de 1761 à 1773, sont en ligne ici : https://archinoe.fr/v2/ad79/visualiseur/etatcivil.html?id=790005167

Son premier registre de mars 1760 à septembre 1761 a disparu pour les archives des Deux-Sèvres mais la bibliothèque de la  Société Historique du Protestantisme Français aurait une copie de tous ses registres …

Pendant son ministère dans le Poitou, Pierre aura célébré 1149 mariages et 4061 baptêmes.

On retrouve ses actes dans le registre protestant de Lignières-Sonneville en Charente à partir du 1er août 1773 (pour mémoire, il a signé son dernier acte en Poitou le 22 juin) et jusqu'en octobre 1782, voir plus haut.

J’ai écrit ce billet en m’inspirant et/ou en extrayant certains passages de l’excellent article « Le vocabulaire secret d'un pasteur du Poitou (vers 1770) » de Pierre RÉZEAU du CNRS de Nancy. 
Cet article a été écrit pour le tricentenaire de la révocation de l’Edit de Nantes et paru en mai 1985 dans la revue Aguiaine : revue de recherches ethnographiques, revue éditée par les sociétés suivantes : 
Société d'études folkloriques du Centre-Ouest de Grandjean (17)
Société d'ethnologie et de folklore du Centre-Ouest de Saint-Jean-d'Angély (17)

dimanche 18 novembre 2018

O comme Objets

Pour la lettre O du ChallengeAZ, j'ai choisi de vous parler d'Objets que nos ancêtres ruraux utilisés au quotidien jusqu'au milieu du siècle dernier et qui sont maintenant des objets inconnus pour une très grande majorité.

Les quelques objets qui suivent sont extrait de l'inventaire après décès de novembre 1881 de mon aïeul François POUVREAU (1840-1881), sosa 28. Ces objets se trouvaient dans sa ferme ancestrale située dans le village de Nessier de Benet (85).

Voici donc ces objets :

Une baille en bois



Sorte de tonneau coupé en deux.
Cet objet pouvait avoir plusieurs utilitées :
- Servir de baquet de blanchisseuse, 
- Sorte de cuve dans laquelle on fait fermenter le raisin.

Une boelle ou bouelle :

Outil de travail pour la terre, une houe à lame pleine qui fait avec le manche un angle de 60°.
Cet outil pouvait servir à semer du lin, du chanvre ou encore de l'ail ...

Une bourgne :


Nasse de pêche en osier, possédant deux goulets.

Un charnier


Grand vase de grès ou de bois dans lequel est salé et gardé le lard. 
Réserve où l'on garde les viandes salées, et en général, toute espace de viande.

Le crochet à peser ou balance romaine :


Instrument dont on se sert pour peser, dit aussi romaine à levier.

la forge à faux et son marteau


Petite enclume portative sur laquelle le faucheur rebat sa faux.

Le peigne à filasse


Instrument de fer dont les cardeurs se servent pour apprêter la laine.

Une puisette


Vase, généralement en métal, muni d'une anse et quelquefois d'un ou de deux goulots, dont on se servait pour puiser de l'eau et l'apporter à la cuisine.

Le rouleau à battre :


Instrument en bois ou en pierre utilisé pour battre les grains, et les haricots (les "mogettes") dans le marais.

Le seau et sa coussotte


La coussotte est vase de bois ou de cuivre, à manche creux, pour puiser de l'eau dans un seau et boire commodément.

Les images sont des images collectées sur internet et les définitions, plus ou moins adaptées de l'indispensable "Dictionnaire du monde Rural" de Marcel LARCHIVER.

Voilà, j'espère que cette dizaine d'objets du quotidien de mes ancêtres vous auront aussi donner l'envie de découvrir plus en détail ceux de vos ancêtres !