jeudi 8 novembre 2018

G comme Garde-ceinture

Aujourd'hui, pour la lettre G du ChallengeAZ 2018, je vous emmène dans le Marais Poitevin et je vais mettre en avant une profession liée à son entretien, le Garde-ceinture, et un ancêtre ayant exercé cette fonction fin XVIIe et début XVIIIe siècle, Jacques PICORON (ca 1634-1707).

En avant-propos, je tiens à vous conseiller deux ouvrages, écrits par l'historien, Yannis SUIRE, originaire de Vix au cœur du marais. Ces ouvrages sont :
  • Le Marais Poitevin, une écohistoire du XVIe à l'aube du XXe siècle, de 2006.
  • La Côte et les Marais du Bas-Poitou vers 1700, cartes et mémoires de Claude MASSE, ingénieur du roi, de 2011.


Ces ouvrages ont été édités par le Centre Vendéen de recherches historiques.

Avant d'en venir à mon aïeul, qu'est ce qu'un garde-ceinture ?

La ceinture est le canal entourant des marais desséchés, le long d'une digue, à l'intérieur du dessèchement, et recueillant ses eaux pour les acheminer vers le canal évacuateur.

Le garde-ceinture est donc chargé de l'entretien d'une partie de cette ceinture.

Jacques PICORON, mon sosa 1550, fut garde-ceinture des marais de Taugon. 
Sur cette carte établie par Claude MASSE en 1714 (extraite de l'ouvrage cité plus haut), on appréhende mieux ce qu'était une ceinture :


Cette carte établie 7 ans après le décès de Jacques, décèle un détail très important pour moi. En effet, on retrouve le lieu précis où Jacques exerçais précisément son activité, dite "la bonde à Picoron" :


Aujourd'hui, à cet endroit, il existe un village nommé l'Héronnerie.


L'activité et le lieu de celle-ci étant définis, revenons-en à la personne de Jacques.


Voici donc la famille de Jacques, deux mariages et six enfants retrouvés.

La première mention de la famille est l'acte d'inhumation de sa première épouse, Marie RIFFAUD, mon aïeule en décembre 1677, la famille est dite de la paroisse de Taugon, sans mention de profession.



L'inhumation de son fils Jacques en décembre 1686. Là, l'activité de Jacques apparaît clairement : "garde ceinture des marais de Taugon".


Je ne sais pas pourquoi, les inhumations avaient lieu sur la paroisse de Maillé et les baptêmes sur celle de Taugon - La Ronde, deux paroisses plus ou moins associées selon les époques !
Les registres paroissiaux de Taugon - La Ronde, là où sont baptisés leurs enfants ne sont qu'un immense gruyère avant 1692 !

En janvier 1691, sur la paroisse de Ferrières, non loin mais hors du marais, vraisemblablement une de ses nièces, Jeanne PICORON s'unie avec Nicolas CARDINAUD. Sur cet acte, Jacques est dit simplement "garde-ceinture". Lors de cette union, Jacques est cité avec un Pierre PICORON, laboureur. Ce Pierre semble être son frère et la famille PICORON serait de la paroisse limitrophe de St Jean de Liversay.

En 1693, Jacques marie sa fille aînée avec Vincent ROY. Là, pas de mention de profession pour Jacques mais juste "demeurant sur la ceinture du marais desséché de Taugon".


Lors de l'inhumation de Jacques, le 10 mai 1707, le lieu de vie de la famille PICORON est "sur les bandes du marais de Taugon".



Voilà, à ce jour ce que je pouvais dire de cette activité liée à l'entretien du marais et à l'unique personne de mon ascendance ayant exercé ladite activité.

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